Si le Maroc fait tout pour devenir une destination prisée des investissements directs étrangers en provenance de certains pays, il ne faut pas omettre qu'il s'avère également être une source pour d'autres. C'est notamment le cas pour l'Afrique où le Royaume se positionne comme deuxième investisseur du continent juste après l'Afrique du Sud. En 2009, le volume des investissements marocains en Afrique a en effet dépassé les 3 milliards de DH, soit environ 60% des IDE du Maroc. Ce positionnement traduit l'intérêt du Royaume pour le marché africain. Une longue histoire d'investissement Un intérêt qui ne date pas d'aujourd'hui puisqu'en 1960, déjà, Ynna Holding ouvrait le bal des implantations marocaines dans le continent en décidant de faire sa première expérience internationale via sa filiale Travaux Maroc spécialisée dans le BTP. Aujourd'hui, le groupe de Miloud Chaâbi est présent en Tunisie avec deux filiales, Fibrociment et SNEP, ainsi qu'en Egypte et en Guinée équatoriale où il opère dans l'immobilier à travers Chaâbi Lil Iskane, et dans la fabrication de batteries (Electra). Depuis, ce sont plusieurs groupes qui ont entamé cette marche vers l'Afrique, à commencer par le holding ONA. Ce dernier a, ainsi, étendu ses activités au continent noir en rachetant Optorg, groupe français spécialisé dans la distribution d'équipements et de véhicules. D'une pierre, plusieurs coups, il faut le dire, car actuellement le distributeur est présent dans 15 pays. À la même époque, le groupe Safari installait, au Gabon, une unité de déroulage, filiale de Cema Bois de l'Atlas, spécialisée dans l'exploitation forestière. En 1996, le Maroc entre dans une nouvelle phase de sa conquête africaine. En effet, conscients de l'insuffisance en matière de formation et d'éducation en Afrique, plusieurs groupes se sont lancés dans l'enseignement. C'est notamment le cas d'HECI , de l'ISCAE et de HEM. Mais ce ne sont pas là les seuls secteurs concernés. Lorsque le Maroc s'est envolé vers l'Afrique En 2001, Royal Air Maroc rentrait dans le capital de la compagnie Air Sénégal. Une expérience qui a pris fin en 2009 par le rachat de la compagnie par l'Etat sénégalais, suite à une situation de cessation de paiement. La RAM confiante en l'essor de l'Afrique, en 2006, a acquis des participations dans Air Gabon International et Air Mauritanie. Maroc Telecom s'est aussi inscrite dans la même logique. Au début de la décennie, l'opérateur s'offrait 54% du capital de Mauritel SA, puis vint le tour de . Onatel, Gabon Telecom et Sotelma, portant ainsi la participation des télécommunications dans l'encours global des IDE marocains en Afrique à 25%. Aussi, Lesieur Cristal Maroc a choisi la Tunisie pour y acquérir 36% du capital de la société «La Raffinerie Africaine» et y créer Cristal Tunisie. Pour sa part, Sothema a lancé sa filiale West AfricPharma au Sénégal pour couvrir les marchés des sept autres pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en produits pharmaceutique. L'ONEP de son côté, a décroché l'appel d'offres international pour la gestion par affermage de la société nationale des eaux du Cameroun (SNEC).Dans le secteur minier et de l'énergie, Managem détient plusieurs gisements de minerais en Afrique (Guinée, Mali, Burkina Faso et Niger). Dans cette épopée africaine de l'investissement marocain, les derniers à avoir affiché leurs plans d'implantation dans des pays africains, sont la CDG qui a annoncé début janvier la création via sa filiale spécialisé dans la production de pâte à papier à partir de bois d'eucalyptus, Cellulose de Maroc, d'Eucagabon. La nouvelle société, implantée au Gabon, aura pour but de sécuriser et régulariser les approvisionnements en bois en lui évitant de subir les fluctuations du marché international. Au cours du mois de juin la Compagnie Minière de Touissit, a également affiché son intérêt, cette fois pour la Mauritanie, et compte y créer une filiale spécialisé dans l'exploration et l'exploitation de mines d'uranium.