L'excédent commercial de l'Algérie, qui s'est établi officiellement à 4,67 milliards de dollars à fin août 2014, a continué la chute vertigineuse amorcée deux ans auparavant, au gré de l'évolution des prix des hydrocarbures, de très loin principale source de revenus du pays. En se référant à la même période de 2012, durant l'Algérie a engrangé un excédent de 19,73 milliards de dollars à la faveur de la hausse des prix pétroliers, la balance commerciale semble accuser le coup de la dernière baisse subite des cours mondiaux et de la saignée des importations, perdant ainsi un peu plus de 75 pc de sa valeur sur deux exercices. Selon les chiffres publiés samedi par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), un organisme relevant des Douanes algériennes, l'excédent commercial a dégringolé à nouveau de 20,44 pc au cours des huit premiers mois de l'année en cours. La nouvelle contre-performance confirme la tendance négative enregistrée en 2013 avec une régression de 48,51 pc de la balance commerciale, à seulement 11,06 milliards de dollars contre 21,49 milliards de dollars l'année d'avant. Au titre de l'exercice écoulé, les exportations algériennes, constituées essentiellement de pétrole brut et de gaz, ont reculé d'un peu plus de 8 pc (65,92 milliards), contre une augmentation de près de 9 pc des importations (54,8 milliards). Les difficultés du commerce extérieur algérien risquent de s'accentuer d'ici fin 2014, à en juger par les prévisions pessimistes de l'OPEP pour la demande internationale de pétrole portée à connaître un nouveau fléchissement pour le reste de l'année et l'année prochaine. Entre juin et août derniers, le Sahara blend, le brut de référence algérien, a perdu près de 12 dollars de sa valeur pour se situer à 100,86 dollars le baril, soit un manque à gagner de 13 pc par rapport au précédent exercice. Disposant de 12 milliards de barils de pétrole et de 4.000 milliards de m3 de gaz, l'Algérie ne devrait pas être en mesure, d'après des projections officielles, de maintenir à l'avenir ses volumes d'exportation actuels, à cause de l'épuisement de certains principaux gisements et d'une demande locale galopante encouragée par les bas prix à la pompe.