Le bilan de l'effondrement de trois immeubles, survenu vendredi à Casablanca, s'élève désormais à 23 morts, a-t-on appris dimanche auprès des autorités locales. Le bilan a été porté dans l'après-midi à 16 morts après que le corps sans vie d'un homme de 34 ans ait été retiré des tas de gravats, selon la même source. Plus tôt dans la journée, les opérations de dégagement des victimes des ruines des trois immeubles effondrés ont été suspendues momentanément à cause des risques d'affaissement d'autres habitations mitoyennes. « Les opérations ont été suspendues face au risque d'effondrement des habitations mitoyennes et nous avons procédé à l'installation des télémètres laser pour détecter les mouvements, a indiqué à la MAP le Lieutenant-colonel, commandant de l'Unité mobile régionale de la protection civile dans le Grand Casablanca, Mohamed Pilia. Ces appareils, orientés vers deux habitations, comptent l'inclinaison des structures menaçant ruine afin de déterminer le degré de stabilité des murs et donnent, le cas échéant quand l'inclinaison dépasse le degré fixé sur cet instrument, l'alarme alertant les secouristes à dégager les lieux, a-t-il expliqué. Le bilan s'est élevé dans l'après-midi à 16 morts après que le corps sans vie d'un homme de 34 ans ait été retiré des tas de gravats, selon les autorités locales. Une première suspension de ces travaux avaient eu lieu avant midi face au risque d'affaissement de parties encore intactes du quatrième étage et de la terrasse d'un des immeubles sinistrés avant de reprendre avec l'utilisation d'une plus grande tractopelle à bras long pour démolir ces parties. Quinze corps ont été retrouvés dans les ruines des trois immeubles par les services de secours pour la seule journée de dimanche. Une soixantaine de personnes ont également été blessées lors de ce drame survenu vendredi à 02H30 du matin, pour une raison encore indéterminée. Les autorités locales, citées par l'agence MAP, ne précisent pas s'il s'agit d'un bilan définitif. Au moins cinq cadavres ont été emmenés par ambulance en fin d'après-midi. Dimanche, 17 personnes étaient par ailleurs toujours hospitalisées. Les opérations de secours ont été interrompues à plusieurs reprises dans la journée, en raison notamment «des risques d'affaissement d'autres habitations» voisines, dont trois ont été évacuées dès la veille par mesure de précaution. Samedi et dimanche, les sauveteurs ont aussi dû recourir à du matériel plus sophistiqué pour mener à bien leurs fouilles, suscitant quelques critiques sur le déroulement des opérations. Les causes du drame, qui a vu trois immeubles de quatre et cinq étages s'effondrer en pleine nuit, restent à déterminer. Selon des habitants, il a pu être provoqué par des «travaux anarchiques» et par le manque d'entretien général des immeubles, dont la construction remontait aux années 60 et 70. Le parquet de Casablanca a ouvert une enquête, et «les mesures qu'impose la loi seront prises contre toute personne ayant commis un délit ou une contravention», a indiqué le Procureur du roi. La ville de Casablanca compte des milliers de logements insalubres, en particulier dans la vieille ville (médina). Le ministère de l'Habitat avait estimé qu'entre 4.000 et 7.000 logements menaçaient de s'effondrer dans la mégalopole économique et plusieurs programmes de réhabilitation et de relogement avaient été lancés ces dernières années, notamment à destination des habitants des bidonvilles de l'agglomération.