Un premier groupe des 23 familles sinistrées par l'effondrement de trois immeubles survenu vendredi dernier au quartier Bourgogne à Casablanca a été relogé, le soir du même jour, dans le quartier Nahda de Sidi Bernoussi. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions royales aux autorités locales pour prendre les mesures nécessaires afin de procéder au relogement provisoire des sinistrés. Ainsi le Wali du Grand Casablanca, Khalid Safir et le gouverneur de la préfecture des arrondissements Casablanca-Anfa, Karim Kassi Lahlou, ont procédé à la remise des clefs d'appartements meublés et équipés à ce premier groupe de bénéficiaires, opération qui sera suivie d'une autre pour le reste des sinistrés. Ces familles, qui menaient leur vie le plus paisiblement au monde, ont été subitement frappées par ce sinistre qui a fait, selon un dernier bilan, huit morts et 55 blessés dont 17 sont toujours hospitalisés. Le Souverain qui s'était déplacé, vendredi, dès l'annonce de la catastrophe, à l'hôpital Moulay Youssef où il s'est enquis de la situation des victimes de l'effondrement, s'est également rendu, samedi, au CHU Ibn Rochd où il a rendu visite aux victimes admises au service de traumatologie et s'est informé de l'état de santé des personnes hospitalisées et des mesures prises pour leur dispenser les soins nécessaires dans les meilleures conditions. A noter que les opérations de secours se sont poursuivies à la recherche des victimes. A la faveur de matériels plus sophistiqués, elles se concentraient autour du principal édifice en ruine, où pourraient se trouver d'éventuels survivants, plus de 36 heures après les faits, ont indiqué des sources officielles. Trois immeubles du quartier El Hank se sont partiellement effondrés vendredi vers 02H30 et les corps sans vie de quatre personnes, dont un enfant de 10 ans et une femme d'une quarantaine d'années, avaient été retrouvés sous les gravats dans les heures suivantes. A l'heure de la rédaction de cet article, le nombre des victimes du drame de Bourgogne serait passé à quinze morts. Selon notre photographe sur place, sept cadavres dont deux d'enfants, ont été retirés des décombres entre la nuit et la matinée d'hier dimanche. Les causes du drame restent à déterminer et le parquet de Casablanca a ouvert une enquête, a indiqué un communiqué du Procureur du roi. Un juge d'instruction et des éléments de la police judiciaire ont débuté leurs investigations et prendront «les mesures qu'impose la loi contre toute personne ayant commis un délit ou une contravention», selon la même source. D'après des habitants, l'effondrement aurait été provoqué par des «travaux anarchiques» et par le manque d'entretien général des immeubles, des bâtiments de quatre à cinq étages dont la construction remontait aux années 1960 et 70. Les autorités locales ont annoncé samedi que trois autres immeubles du voisinage avaient été évacués par mesure de précaution. L'un deux menaçait à son tour de s'effondrer. Le roi d'Espagne Felipe VI, qui effectue une visite officielle de deux jours à Rabat à compter d'aujourd'hui lundi, a téléphoné samedi à SM Mohammed VI pour exprimer ses «condoléances» et sa «compassion», selon la même source. Casablanca compte des milliers de logements insalubres, en particulier dans la médina. Fin 2012, deux personnes étaient mortes dans l'effondrement d'une maison d'un quartier proche de cette médina à la suite d'intempéries. A l'époque, entre 4.000 et 7.000 logements menaçaient de s'effondrer dans la ville, selon le ministère de l'Habitat. Plusieurs programmes de réhabilitation et de relogement ont été lancés ces dernières années, en particulier à destination des dizaines de milliers de ménages vivant dans des bidonvilles de l'agglomération.