L'état physique de Sami Khedira et de Bastian Schweinsteiger, qui relevaient de blessure, a déterminé le onze de l'Allemagne au Mondial-2014 et représente sa clef tactique avant la demi-finale contre le Brésil, mardi à Belo Horizonte. "Lahm jouait au milieu parce que Sami et +Basti+ n'avaient pas de rythme avant la Coupe du monde, a expliqué l'entraîneur-adjoint Hansi Flick dimanche. Nous avons toujours pensé aux matches à élimination directe, et que les deux soient alors en forme, et en quart de finale ça s'est vu." Contre la France vendredi (1-0), la reconstitution de la digue dissoute par les blessures a permis à Joachim Löw de revenir à son traditionnel 4-2-3-1 après le 4-3-3 avec Lahm placé en sentinelle axiale, comme au Bayern. Khedira et Schweinsteiger se sont d'abord "partagé le boulot", selon le sélectionneur. Le premier était titulaire lors des deux premiers matches, le second lors des deux suivants et enfin les deux ont joué le cinquième d'entrée. "On a tous fait du bon travail et on n'avait pas de grande distance entre les joueurs du milieu et c'est pour cela que ça a bien fonctionné", a jugé +Basti+ à propos du quart de finale. Kroos ET Özil Le 4-2-3-1 a profité à Klose, seul avant-centre de métier du groupe allemand. Son match en demi-teinte contre les Bleus, sous le poids de ses 36 ans, l'évincera-t-il du onze? Et Müller, le "faux 9" utilisé dans le 4-3-3, sera-t-il aussi à l'aise s'il est isolé en pointe? C'est aussi un des enjeux du retour du "Sami-Basti". Le 4-2-3-1 a bénéficié également à Kroos, positionné en meneur de jeu, et non Özil, toujours cantonné à un côté alors qu'il clame sa préférence pour l'axe. Mais Löw, qui refuse de sacrifier un de ces deux joueurs, s'est résolu à disposer sur le terrain d'un Özil moindre plutôt que pas d'Özil du tout, parce qu'il "peut décider d'un match et influer en une seule action". Ozil "joue dans une autre position qu'avant, il a donc d'autres tâches, mais c'est un joueur très sûr avec le ballon et il a progressé au fil du tournoi", complète Hansi Flick. Moyen depuis le début de la compétition, Özil reste un des six joueurs de champ invariablement titularisés, comme Lahm, Höwedes, Boateng, Kroos et Müller. Ce dernier (4 buts) est indiscutable. Le troisième poste en attaque reste à pourvoir, entre Götze, titulaire initial qui n'a pas su saisir sa chance, Schürrle, auteur d'une rentrée décisive contre l'Algérie mais au profil de joker, et Podolski, qui part de plus loin. Mertesacker sacrifié? Derrière, le "Sami-Basti" relègue Lahm à son ancien poste d'arrière droit, et contraint Löw à écarter un de ses trois défenseurs centraux. Mertesacker, absent contre l'Algérie en 8e de finale (2-1 a.p.), pourrait en faire les frais, sachant que Boateng n'a jamais démérité et que Hummels, de retour après sa grippe, a annihilé Benzema en quart. Joachim Löw faisait figure de tacticien et Jürgen Klinsmann de préparateur psychologique dans le binôme qu'ils formaient à la tête de la Nationalmannschaft entre 2004 et 2006. L'élan, poursuivi en 2010 et 2012, a achoppé à chaque fois en demi-finale. Depuis, "Jogi" n'hésite pas à recourir à des modalités plus défensives qui tranchent avec le jeu flamboyant des campagnes passées. Face au Brésil, le voilà désormais confronté à un duo de champions du monde, le sélectionneur Luiz Felipe Scolari (titré en 2002) et le directeur technique Carlos Alberto Parreira (en 1994), eux aussi apôtres du résultat sans égard pour le "jogo bonito". "Je pense que l'équipe qui ira chercher le titre sera celle qui a l'entraîneur le plus intelligent", a dit Schweinsteiger.