L'intérêt pour la langue constitue l'une des préoccupations majeures de l'Unité de Recherche en Linguistique et Didactique (URLD), faculté des lettres de Ben M'sik. Ordinairement la langue est vue comme substance frétillante, comme un être vivant. Pour « les cultivateurs scientifiques» de la recherche en la matière, celle-ci est une passion. Ouvrage intarissable, infini, à méditer longuement car porteuse d'une riche variété de facettes. De cette liaison silencieuse de longue date, associant actifs en langue et la langue, débordent des réflexions continues. Dans la sphère de l'URLD, est né tout un éventail d'activités de réflexion, de questionnement, de recherche et de rencontre de l'autre. L'autre, c'est celui qui disposerait de certain savoir, au demeurant particulier, méconnu par les autres. Et c'est bien dans le rapprochement des acteurs pédagogiques chercheurs, dans le croisement des contenus de ceux qui prennent part à ces événements que se renforcent les acquisitions, se consolident ou se reconsolident les compétences, les savoirs et se tissent enfin, sur la base des échanges et le partage réciproque, des connaissances qui semblaient parcellaires. Un tel idéal se vivait à l'unité et propulse cette même unité de recherche à imaginer et à concevoir des activités favorisant de telles actions à vocation culturelle et scientifique. Plusieurs de ces événements étaient animés par un groupe d'enseignants chercheurs. Nous exposons ici les activités ayant été organisées par l'URLD avec la collaboration de différentes autres structures de recherche universitaire, durant plusieurs années. Au gré d'une approche synchronique, nous présentons certaines de ces activités, celles considérées comme les plus signifiantes. Lesquelles activités ont fait l'objet de plusieurs manifestations, journées d'études, colloques internationaux ou autres types de rencontres. Celles – ci s'articulent autour de deux axes majeurs : la langue et la langue / NTIC. Le premier est focalisé essentiellement sur des questions liées à la langue en tant qu'objet d'étude ou en tant qu'outil d'enseignement, outre des questions propres à l'interlangue, dans sa dimension scolaire ou extra institutionnel. Cette démarche est ce qui ressortait des communications ou conférences des intervenants, au cours des manifestations organisées par la structure de recherche. Des intervenants qui n'hésitaient pas à aborder la langue aussi bien dans son contexte socio culturel que socio politique. Le second axe porte sur l'utilisation des NTIC en situation pédagogique d'enseignement, en l'occurrence les rapports entre outil informatique et activités pédagogiques dans le cadre de l'enseignement des langues. En outre, notons au passage que l'organisation des activités a fort stimulé l'acquisition des savoir-faire, les compétences inhérentes aux pratiques technologiques, ce qui a permis l'exploitation de l'outil informatique à des fins de recherche pédagogique, de production et de création. Les réflexions ayant animé ces moments de rencontre se polarisaient systématiquement sur les questions liées à la langue selon des aspects divers, enseignement, apprentissage, acquisition. En cette occasion, en ce moment symbolique, nous nous prêtons au jeu dans le but de corroborer cette longue traversée dont l'actif est bâti rappelons le, sur deux axes de réflexion et deux phases diamétralement différentes : dimension langue - dimension langue technologie. Le premier axe a pour trame cinq activités se rattachant à la première période de fonctionnement de l'unité. Cette phase est focalisée essentiellement sur des questions liées à la langue dans sa dimension scolaire et sociale. Cette première période a été symbolisée par la publication d'un ouvrage intitulé «Le bilinguisme» (1). Le second axe a pour trame cinq activités également. Celui-ci se caractérise par l'étude de la langue / NTIC. Cette deuxième phase d'exercice est marquée de même par la publication d'un autre ouvrage, « Langues et technologie » (2), thématique centrale de cette étape de la vie de l'URLD. Au cours de la première étape, on tachera de mettre en exergue les principales caractéristiques ou des éléments marquant le cheminement de cette composante de recherche. Nous procéderons ensuite au décryptage de la deuxième étape, axe langue / NTIC. En somme, les deux étapes de fonctionnement portent sur une dizaine d'activités ayant été effectuées au fur et à mesure du temps et au gré des conjonctures. Il s'agit d'une rétrospective dont les principales ressources ne sont rien d'autres que des traces d'observation et de notation retenues au gré de différents événements. I- les raisons de la création de la structure de recherche (l'URLD) La structure de recherche est née de la bonne volonté d'un enseignant chercheur dont la spécialité est la didactique des langues, auquel se sont joints des collègues de disciplines diverses mais se rattachant toutes au domaine de la langue ou de la didactique. La mise en place de cette entité a été motivée par l'absence de structure de recherche relative à la langue, besoin fortement pressenti et exprimé à l'époque (années 1999-2000). C'est grâce à cette unité que la mobilisation de toute une équipe d'enseignants était réalisable et que divers projets ont été solidement conduits. Notre projet vise l'amélioration et l'innovation pédagogique, dans le domaine de l'enseignement /apprentissage/acquisition des langues. Œuvrer pour la production scientifique, inciter aux questionnements propres au domaine de l'enseignement de langue, provoquer des rencontres, des échanges entre chercheurs aussi bien au plan national qu'international constituent des objectifs cibles en fonction de la ligne directrice de l'URLD. II- Première étape : de la langue Les questions de langues prennent place aussi bien dans les journées d'étude que dans les colloques. Il convient de souligner tout d'abord que le choix de l'une ou l'autre option (journée d'étude ou colloque international) est déterminé selon des objectifs visés, type de public, nature thématique, ou encore selon la période scolaire de l'année. En effet, aussi bien l'un que l'autre semblent s'attribuer des caractéristiques distinctes. Dans le 1er cas, les journées d'études, les activités sont sollicitées en raison de la nature des conditions de participation abordables comparativement à celles exigées par les grandes rencontres : pas de comité de lecture consistant et international, frais de participation dérisoire. La participation à ce type d'événement se veut une formule souple en termes de temps ; l'activité se tient en une journée. Par son attractivité, ce type de manifestation génère d'autres grands intérêts et a constamment drainé des jeunes chercheurs, des doctorants, ainsi que des enseignants débutants ayant peu ou pas d'expérience en ce domaine. A notre sens, ces rencontres appuient positivement et dynamisent ainsi la recherche scientifique. Ce cadre représentait une opportunité, un tremplin pour mieux affronter des rencontres plus imposantes en termes de consistance d'auditoire, plus exigeantes en termes de compétences et de rigueur scientifique. En outre, ce type d'activité se traduit aisément par un climat d'échange chaleureux et convivial. Le cadre de travail se compose généralement d'un groupe restreint d'intervenants (une douzaine de participants), une consistance forte vitalisant l'interaction. Quant au deuxième type de manifestation, rencontres internationales, il a pour but d'aider au rapprochement et de favoriser une interaction au sens international autour, entre autres, des questions ou des préoccupations pédagogiques diverses dont l'origine réside en différents points du monde et pas seulement juste sur son propre territoire. Ceci constitue des situations fortes, riches par leurs aspects scientifiques et interculturels.