Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé mercredi les responsables de l'enlèvement de trois Israéliens, imputé par Israël au mouvement islamiste Hamas, de vouloir «détruire les Palestiniens». «Celui qui a enlevé les trois jeunes Israéliens cherche à nous détruire et on va lui demander des comptes», a déclaré M. Abbas à l'ouverture à Jeddah, en Arabie saoudite, d'une réunion de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait systématiquement accusé le Hamas, au pouvoir à Gaza, d'avoir enlevé le 12 juin les trois étudiants israéliens près d'un bloc de colonies de Cisjordanie, et répété qu'il tenait M. Abbas pour «responsable de toute attaque émanant d'un territoire sous contrôle palestinien». L'Autorité palestinienne de M. Abbas administre les secteurs autonomes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël et où habitent quelque 375.000 colons dans les implantations israéliennes. Israël a poursuivi mercredi son coup de filet contre les activistes du Hamas en Cisjordanie au sixième jour de son opération «Gardien de nos frères» pour retrouver les trois Israéliens. Au total 240 Palestiniens ont été déjà arrêtés, dont 65 dans la nuit de mardi à mercredi. Parmi les 65, «figurent 51 ayant fait partie de l'échange Gilad Shalit», a annoncé l'armée israélienne, en allusion au soldat israélien qui avait été libéré en 2011 en échange de centaines de Palestiniens, après avoir été enlevé en 2006 et détenu par le Hamas à Gaza. M. Abbas a déjà condamné lundi l'enlèvement des trois Israéliens ainsi que les «violations israéliennes qui ont suivi». Par ailleurs, le président palestinien s'est engagé à ne pas recourir aux armes contre les Israéliens. «Il est dans notre intérêt d'avoir une coordination en matière de sécurité avec Israël car cela nous protège». «Je le dis franchement, nous n'aurons jamais une autre intifada (soulèvement) qui pourrait nous détruire», a-t-il insisté alors que le processus de paix israélo-palestinien est au point mort. Opérations de l'armée israélienne Six jours après l'enlèvement de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie, imputé par Israël au Hamas, l'armée a arrêté dans la nuit de mardi à mercredi 65 Palestiniens, dont 51 libérés en 2011 en échange du soldat Gilad Shalit, a t-on appris auprès de l'armée. «Au cours des opérations, 65 suspects ont été arrêtés, dont 51 ayant fait partie de l'échange Gilad Shalit», a annoncé l'armée dans un communiqué ajoutant que 240 Palestiniens avaient ainsi été arrêtés depuis le début de l'opération en vue de retrouver les trois jeunes disparus depuis jeudi près d'un bloc de colonies au sud de la Cisjordanie occupée. Par ailleurs, près de 800 bâtiments ont déjà été fouillés, avec une attention particulière aux institutions appartenant à «Dawa», la branche économique et sociale du Hamas utilisée selon l'armée israélienne pour «recruter, disséminer des informations et faire entrer de l'argent liquide». «Nous avons effectivement deux opérations en parallèle, la première vise à ramener les garçons, la deuxième consiste à porter un coup substantiel aux infrastructures et aux institutions terroristes du Hamas», a expliqué mercredi aux journalistes le porte-parole de l'armée, affirmant que l'armée agissait avec la présomption que les trois jeunes «sont toujours vivants». Par ailleurs, l'armée a mené une perquisition et a fermé les bureaux de la radio du Hamas en Cisjordanie, «Radio Al Aqsa» à Ramallah et Hébron, a indiqué le indiqué le lieutenant-colonel Peter Lerner, porte-parole de l'armée. En octobre 2011, en échange de la libération du sous-officier Gilad Shalit, Israël avait relâché 1.027 prisonniers Palestiniens dont plus de la moitié étaient retournés en Cisjordanie.