Un ultimatum de 24 heures lancé à Israël par les ravisseurs d'un soldat israélien pour obtenir la libération de détenus palestiniens et que l'Etat hébreu a d'emblée rejeté, a expiré mardi à 06H00, alors que l'armée israélienne maintenait la pression sur le Hamas. Avec la fin de l'ultimatum, aucune indication n'a été fournie sur le sort de Gilad Shalit, 19 ans, enlevé le 25 juin lors d'une opération de commando palestinien près de la bande de Gaza, ni de sources palestiniennes, ni de sources israéliennes. Israël a par ailleurs poursuivi ses opérations dans la bande de Gaza et en Cisjordanie dans la nuit de lundi à mardi, alors que deux roquettes artisanales palestiniennes se sont abattues sur un champ, dans le sud d'Israël, sans faire de dégâts. L'armée israélienne a arrêté en Cisjordanie occupée trois agents de la sécurité palestinienne soupçonnés de l'enlèvement et du meurtre d'un jeune colon israélien. Les trois hommes, membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, un groupe armé lié au Fatah, qui se trouvaient dans le principal poste de police de Ramallah, au nord de Jérusalem, se sont rendus aux militaires israéliens qui avaient encerclé le bâtiment. Un porte-parole militaire a confirmé l'opération. Selon lui, les soldats étaient venus arrêter "les auteurs de l'enlèvement et du meurtre d'Eliahou Ashéri", un jeune homme de la colonie d'Itamar assassiné la semaine dernière. Dans la bande de Gaza, un activiste du Hamas a été tué dans un raid aérien alors qu'une autre attaque aérienne a visé l'Université islamique de Gaza, considérée comme un bastion du Hamas. Dans un communiqué lundi, les Brigades Ezzedine Al-Qassam (branche armée du Hamas), les Comités de la résistance populaire et l'Armée de l'Islam avaient laissé planer la menace d'une exécution sommaire du soldat israélien si leurs demandes n'étaient pas satisfaites. "Si l'ennemi ne satisfait pas nos demandes formulées dans notre précédent communiqué, nous considèrerons le dossier comme clos et l'ennemi aura à assumer tous les résultats", avaient ajouté ces trois groupes qui avaient revendiqué l'enlèvement du caporal Shalit. Le texte ne disait cependant pas explicitement quel serait le sort du soldat si les revendications des ravisseurs n'étaient pas satisfaites ou si au contraire elles l'étaient. Le gouvernement Hamas a estimé lundi soir qu'il restait une "chance" de parvenir à une "formule acceptable" pour obtenir la libération du soldat. Israël a rejeté l'ultimatum des ravisseurs, le Premier ministre Ehud Olmert donnant son feu vert à la poursuite de l'offensive militaire dans la bande de Gaza, la plus importante menée depuis le retrait israélien de ce territoire en septembre 2005. M. Olmert a mené lundi soir une série de consultations avec des ministres et des responsables de la Défense, selon la radio militaire. "Je suis sûr que Gilad est vivant et en bonne santé. (Les ravisseurs) ont intérêt à la maintenir vivant et en bonne santé. Ils savent que nous les pourchasserons jusqu'au bout s'ils touchent un cheveu de sa tête", a menacé le ministre des Infrastructures et membre du cabinet de sécurité Binyamin ben Eliezer, dans une interview à la radio. La ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni a indiqué pour sa part que la Syrie devra répondre de la protection qu'elle accorde à des responsables du Hamas. Des milliers de soldats sont massés depuis plusieurs jours aux portes de la bande de Gaza, où l'armée de l'air a multiplié les raids visant les groupes armés mais aussi les infrastructures et les bâtiments officiels de l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas. Des soldats et des blindés israéliens continuent d'opérer dans le nord de la bande de Gaza à la recherche de tunnels, de caches d'armes et de sites de lancement de roquettes contre le sud d'Israël. Cliquer pour agrandir Une trentaine de blindés ont pénétré lundi soir plus en avant dans ce secteur, selon des témoins. Après un raid israélien qui a visé la principale centrale électrique il y a une semaine, le courant est toujours rationné dans la bande de Gaza. L'Union européenne a appelé Israéliens et Palestiniens à la retenue et à protéger les civils, alors qu'une médiation du président égyptien Hosni Moubarak, semblait marquer le pas. Le président russe Vladimir Poutine a indiqué que son pays, qui a des contacts privilégiés avec le Hamas, ferait tout ce qu'il peut pour résoudre cette crise alors qu'il recevait Mme. Livni. Citant des sources palestiniennes "informées", le journal arabe Al-Hayat rapporte que les Palestiniens étudient une proposition consistant à remettre à l'Egypte ou à la France le soldat israélien contre des garanties notamment pour la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël.