Après le tir d'une roquette palestinienne contre la ville d'Ashkelon, Israël a intensifié ses opérations à Gaza. Israël a intensifié mercredi 5 juillet ses opérations à Gaza, au lendemain d'un tir de roquette palestinien contre la ville d'Ashkelon, dans le sud de l'Etat hébreu. Le gouvernement, selon des responsables israéliens, a autorisé mercredi la création d'une "zone de sécurité" dans le nord de Gaza. Environ 15 chars d'assaut et des soldats israéliens sont entrés dans la nuit de mercredi à jeudi à Nissanit, Dugit et Elei Sinaï, trois anciennes colonies israéliennes dans le nord de Gaza, selon un journaliste de l'Associated Press (AP) présent sur les lieux, et ont ouvert le feu sur la ville palestinienne de Beit Lahiya, selon des responsables palestiniens et des témoins. Un raid aérien sur la plage de Gaza a tué un militant palestinien et en a blessé un autre tôt jeudi, selon des responsables du Hamas. Tsahal a confirmé qu'un raid avait visé un militant. Plus tôt, toujours dans le nord de la Bande de Gaza, des Palestiniens ont tiré sur une voiture transportant des journalistes de la chaîne de télévision par satellite Al-Jazeera, et deux d'entre eux ont été blessés, selon un des journalistes, Wael Dahdouh. Selon lui, les hommes armés ont apparemment pensé qu'il s'agissait d'agents israéliens. Un membre du Hamas tué Tôt jeudi matin, Israël a bombardé une plage dans le nord de Gaza, selon des témoins palestiniens, tuant un militant du Hamas et un policier de la brigade côtière palestinienne et en blessant 11 autres, dont quatre gravement. Selon des responsables de la sécurité palestinienne, la cible était apparemment un poste de la brigade côtière. Un peu plus tôt, pour la deuxième fois en deux jours, des activistes palestiniens avaient tiré depuis Gaza une roquette sur la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël. La roquette a terminé sa course dans un verger, et il n'y a pas eu de blessés, a précisé Tsahal. Une autre roquette a été tirée à peu près au même moment sur la ville de Zikim, sans faire de blessés, selon Tsahal. Le Hamas a revendiqué la responsabilité de ces deux attaques. Auparavant, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert avait réuni en urgence le cabinet de sécurité, au lendemain du tir par des activistes palestiniens d'une roquette qui a parcouru 12 kilomètres avant d'exploser dans la cour d'une école d'Ashkelon, ville de 110.000 habitants dans le sud d'Israël. L'établissement était vide au moment du tir, mardi soir, et il n'y a pas eu de victimes. Mais c'est la première fois qu'une roquette tombe si loin en territoire israélien, ce qui a fait monter d'un cran la crise ouverte avec l'enlèvement le 25 juin du caporal Gilad Shalit. Ehoud Olmert a qualifié mardi ce tir, effectué depuis la Bande de Gaza, d"'escalade majeure dans la guerre de terreur dont le Hamas est responsable". Les conséquences seront "importantes" et le Mouvement de la résistance islamique "sera le premier à les ressentir", a-t-il ajouté. Selon un des participants à la réunion du cabinet de sécurité, le gouvernement a réagi en autorisant l'infanterie à opérer désormais dans les zones de Gaza à forte population, où les militants se mettent souvent à couvert pour tirer leurs roquettes, selon Tsahal. L'Etat hébreu, a indiqué le responsable israélien, ne compte pas réoccuper Gaza, évacué à la fin de l'été 2005. Une "zone de sécurité" Mais les ministres, a expliqué un autre participant, ont approuvé la création d'une "zone de sécurité" étanche dans le nord de Gaza, afin d'empêcher les tirs de roquettes contre Israël. Depuis le retrait israélien de Gaza, ces tirs se sont multipliés, visant en particulier Sderot, dans le sud d'Israël, localité la plus proche du territoire palestinien. Les services du Premier ministre ont démenti que le cabinet ait donné son feu vert à une "zone de sécurité" dans le nord de Gaza, qui pourrait entraîner une réoccupation partielle du territoire palestinien. Toutefois, ont expliqué des participants à la réunion, les ministres ont unanimement reconnu qu'une telle zone constituerait une protection efficace. Selon un communiqué des services de M. Olmert, l'armée a reçu l'ordre de se "préparer à une opération graduée et continue", visant les infrastructures du Hamas et ses militants. L'opération israélienne "Pluie d'été" à Gaza a été lancée la semaine dernière après l'enlèvement du soldat. Elle s'est intensifiée avant la réunion du cabinet de sécurité et l'aviation israélienne a visé pour la deuxième fois de la semaine le ministère palestinien de l'Intérieur à Gaza. Selon des témoins, les missiles israéliens ont atteint le bâtiment principal, dont les deux étages supérieurs se sont effondrés. Un immeuble voisin, où sont logés des employés du ministère, a pris feu. On déplorait cinq blessés, d'après les services de secours. Un camp du Hamas dans le sud de Gaza et une école affiliée au mouvement islamiste à Gaza ont par ailleurs été bombardés, ainsi que des secteurs du nord du territoire palestinien. Un adolescent de 13 ans a été gravement blessé à la tête par un éclat d'obus, selon des médecins palestiniens. Parallèlement, on était sans nouvelles du militaire israélien enlevé le 25 juin. Ses ravisseurs ont déclaré mardi qu'ils ne tueraient pas le caporal Gilad Shalit, malgré l'expiration de leur ultimatum à l'Etat hébreu, sommé de libérer 1.500 prisonniers palestiniens ou de "payer les conséquences" d'un refus. Auparavant, le gouvernement israélien avait rejeté l'ultimatum et réaffirmé son intention de ne pas négocier avec les trois mouvements extrémistes palestiniens qui ont revendiqué l'enlèvement, l'Armée de l'Islam, la branche militaire du Hamas et les Comités de résistance populaires, également liés au Mouvement de la résistance islamique. Le ministre de la Justice Haïm Ramon a déclaré mercredi qu'il croyait que Shalit, qui serait blessé, était toujours vivant et retenu prisonnier quelque part à Gaza.