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Le Baccalauréat 2014 à son premier jour «Tassribat» défie le ministère de l'Education : Des épreuves fuitées par des réseaux sociaux après une demi-heure
8 heures 28 mn, les premières fuites des épreuves du BAC commencent à tomber sur la page Facebook, désormais célèbre par son nom «Tassribat», ouverte depuis le 10 juillet 2011. Les épreuves de l'examen national (épreuves de la deuxième année du baccalauréat) ont, en effet, été publiées quelques minutes seulement après le début des passations. Un record pour les administrateurs de cette page qui titille encore plus un ministère de l'éducation et de la formation qui a fait de la lutte contre les fraudes son cheval de bataille. Les épreuves de l'arabe, Physique-Chimie, les Sciences de la vie et de la terre sont les premières à tomber. Apparemment capturées à l'aide d'un portable ou d'un appareil photo et diffusées sur cette page, que nous avons pu consulter, qui les partage via les réseaux sociaux. Certains commentaires ont commencé à diffuser des soi-disant réponses. Une heure à peine après le début des passations, pratiquement toutes les épreuves ont commencé à fuiter sur les réseaux sociaux. Moralité, seul un bruitage ou brouillage du réseau aux alentours des centres des examens pourrait être efficace contre ces pratiques «frauduleuses» utilisant les nouvelles technologies de l'information. Une demi-heure après, la page a été prise d'assaut par un taux d'accès élevé la menaçant de bug. Toutes les menaces, les dispositions et les mesures draconiennes prises pour dissuader les utilisateurs des portables et autres moyens de communication dans les salles d'examen sont restées vaines. Un nombre d'élèves par classe plafonné à 20, parfois plus de deux professeurs par classe pour renforcer la surveillance et même la criminalisation de la triche qui varie entre trois mois et trois ans d'emprisonnement n'ont pu vraiment dissuader les auteurs des fuites des examens. Reste bien sûr à évaluer l'impact de ces fuites via page Facebook, sachant que les bénéficiaires potentiels sont, au moment des fuites, dans les salles d'examen, et donc dans l'incapacité supposée, d'en tirer profit. Même si certains observateurs affirment que si on a pu envoyer ces épreuves, on aura certainement la possibilité de recevoir. Chaque fois que les mesures coércrives augmentent, la tentation de la transgression est grande. Si les administrateurs de cette page «Tassribat» déjà accusés par le ministère de constituer une «bande criminelle structurée ayant pour objectif de déstabiliser le pays», n'ont vainement aucun mérite dans ces pratiques incompréhensibles et condamnables, on ne peut prétendre épauler des élèves en violant un principe de base d'équité et de justice, l'égalité des chances, on ne peut aussi que s'interroger sur la capacité du pays à faire face à cette nouvelle criminalité cybernétique. Cela dit c'est tout un système d'examens qui est à mettre en question pour approche pédagogique de la problématique qui pourrait dépasser l'approche punitive et coercitive.