La Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM) prend acte de la décision du gouvernement d'augmenter de 10 % le SMIG et exprime "ses regrets et sa vive inquiétude quant à cette hausse du coût du travail", indique un communiqué du patronat. Dans les milieux syndicaux, ces propositions du gouvernement de relever le salaire minimum dans la fonction publique à 3.000 dirhams et d'augmenter de 10 % et en deux tranches le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) restent en deçà des attentes minimales de la classe ouvrière et des salariés en général. La CGEM, prend acte de cette décision politique et tient à exprimer "ses regrets et sa vive inquiétude" quant à cette hausse du coût du travail qui s'inscrit "en décalage total avec l'objectif de la nouvelle stratégie de relance industrielle 2014-2020 mise en place par le gouvernement, il y a quelques semaines, et visant à créer 500.000 nouveaux emplois en 7 ans". Une telle hausse, appliquée sans contreparties, "viendra éroder davantage la compétitivité de l'industrie marocaine et ne manquera pas d'avoir un impact sur l'emploi industriel, tout en induisant le risque de voir des entreprises basculer dans l'informel et annihiler les efforts d'en faire sortir celles qui y sont encore", ajoute le communiqué parvenu jeudi à la MAP. L'organisation patronale rappelle que depuis 2007, l'industrie marocaine, qui emploie 1,2 million de personnes, perd en moyenne 30.000 emplois par an et que le Maroc est classé aujourd'hui 77ème en termes de compétitivité par le Forum économique mondial (WEF). La CGEM est favorable à l'augmentation des revenus et elle l'a prouvé en proposant de faire financer la taxe relative au Fonds de cohésion sociale par les entreprises plutôt que par les salariés. En revanche, c'est la hausse du coût du travail qui est aujourd'hui "un facteur de risque pour l'économie marocaine", relève le patronat. La Confédération du patronat regrette qu'une hausse du SMIG ne soit pas accompagnée de l'instauration de mesures qui ont été proposées au gouvernement et qui permettraient à l'entreprise de diminuer ses charges. Le communiqué rappelle qu'entre 2001 et 2012, le SMIG a augmenté, en moyenne annuelle de 9,7% et que les charges des entreprises se sont alourdies par ailleurs avec l'instauration de l'Indemnité pour perte d'emplois, l'Ecotaxe et le seront davantage avec l'extension de l'AMO aux soins dentaires. La CGEM craint donc que de telles mesures, qui vont à l'encontre de la compétitivité des entreprises, ne créent de la destruction d'emplois pérennes et n'aggravent la précarité. A cet effet, la Confédération du patronat appelle, à travers son communiqué, à un véritable sommet social sur le coût du travail et sur la compétitivité de l'entreprise, "indépendamment de tout agenda politique ou conjoncturel" en vue de sauvegarder l'emploi et la création de valeur ajoutée marocaine. Dans les sphères syndicales, on déplore que les propositions du gouvernement relatives à la hausse salariale sont loin de répondre au minima des attentes de la massue laborieuse pas les attentes minimales de la classe ouvrière et des salariés en général. Alors qu'on s'attendait à un accord tripartite, syndicats-patronat,- gouvernement- qui de nature à améliorer le climat des affaires, voilà que l'exécutif marocain propose des mesures accusant une absence de « vision claire » dans le traitement du dossier revendicatif de la classe ouvrière.