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Maroc-ONU : Protection des femmes contre les violences sexuelles en période de conflits : Une responsabilité "collective" qui requiert une action "résolue et concertée"
L'Ambassadeur Représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l'ONU, M. Omar Hilale, a affirmé, vendredi à New York, que la protection des femmes contre les violences sexuelles en période de conflits demeure "une responsabilité collective" et "requiert une action résolue, coordonnée et concertée" en vue de renforcer les mesures de répression contre les auteurs et commanditaires de ces violences et prévenir la récurrence de tels crimes. "Les femmes, souvent, dépourvues de protection et de soutien, pâtissent le plus des conséquences dévastatrices des conflits et payent un lourd tribut en raison de leur vulnérabilité accrue et leurs conditions de vie délabrées", a souligné M. Hilale, qui intervenait lors d'un débat public organisé par le Conseil de sécurité sur "la violence sexuelle liée aux conflits", précisant que le rapport du Secrétaire Général constitue un recueil exhaustif des incidents survenus durant la période sous examen et des expériences nationales, riches en enseignements, qui dénotent d'une volonté d'appropriation nationale et de maitrise du phénomène de violence sexuelle par les pays touchés. Dans ce cadre, a-t-il poursuivi, le rapport souligne, à juste titre, que la lenteur des progrès réalisés en matière de désarmement, de démobilisation et de réintégration ainsi que l'impunité dont jouissent les auteurs des violences sexuelles, favorisent un environnement à haut risque pour les femmes et les filles. Se félicitant de l'organisation de ce débat qui permet de faire le bilan des progrès accomplis et des difficultés rencontrées, par les Etats membres, en matière de protection des femmes et des filles contre les violences sexuelles dans les situations de conflits et d'après-conflits, M. Hilale a fait savoir que la résolution 2106 (2013) s'inscrit dans le cadre des efforts visant à renforcer l'arsenal juridique existant en matière de protection des femmes contre les multiples formes de violence. Cette résolution, a-t-il ajouté, a permis de définir une stratégie globale de prévention, à travers des mesures concrètes, ciblées et adaptées à des situations spécifiques. Le diplomate marocain, qui a rappelé que le rapport du Secrétaire Général souligne aussi que le viol est, souvent, la forme la plus répandue de violence sexuelle dans les camps des réfugiés et des déplacés, a martelé que ces camps "n'offrent, malheureusement, aucune sécurité pour les femmes, notamment, célibataires ou chefs de famille, en raison de la prolifération des armes légères et l'infiltration d'éléments armés parmi les populations réfugiées, voire la militarisation des camps". Dans ce sens, M. Hilale a soutenu que la réforme du secteur de la sécurité et le renforcement de l'accès des victimes à la justice ainsi que la sensibilisation et la formation aux droits de l'Homme au sein des institutions de sécurité nationale seraient de nature à assurer une protection optimale des victimes. Saluant les initiatives prises par l'équipe d'experts sur l'Etat de droit et la violence sexuelle en vue d'assister les pays en matière de renforcement des capacités nationales, de justice transitionnelle et de réforme du secteur de la sécurité, M. Hilale a fait valoir que la signature d'accords de paix et de cessez-le-feu, la mise en œuvre de programmes de prévention contre les violences fondées sur le genre ainsi que l'élaboration de codes de conduite pour les forces de sécurité ont permis de relancer les procédures d'investigation pour l'établissement des responsabilités pénales des auteurs de ces crimes. A ce propos, le responsable marocain a loué les efforts entrepris dans le cadre de la "Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflits", en matière d'entrainement et de formation du personnel prenant part aux opérations de maintien de la paix afin de renforcer leurs capacités opérationnelles de réaction et d'intervention rapide dans le cadre de la prévention de la violence sexuelle. Il a aussi émis le souhait que les Arrangements de Suivi, d'Analyse et Communication de l'information, établis en vertu de la résolution 1960 (2010), puissent être améliorés afin de mieux rendre compte de la réalité sur le terrain à travers la collecte de données objectives, fiables et crédibles, et que la note d'orientation sur les points de convergence entre ces arrangements et le Système de gestion de l'information sur la violence sexiste, établie dans le cadre de la Campagne, soit de nature à améliorer les modalités de collecte et de communication de l'information. Rappelant que les efforts de sensibilisation pour une protection optimale des femmes en situation de conflits demeure, également, tributaire de l'implication des pouvoirs publics, des Institutions nationales des droits de l'Homme et de la société civile, notamment, les Associations locales féminines et des chefs religieux, M. Hilale a estimé que les mandats de Conseillers pour la protection des femmes dans les Missions pertinentes de maintien de la paix et des Missions politiques, devraient être clairement définis et régulièrement évalués en vue de permettre de tenir compte de la spécificité de chaque contexte. "Une meilleure coordination entre ces Conseillers dans l'accomplissement de leurs missions est hautement souhaitable afin d'éviter les éventuels chevauchements de fonctions sur le terrain", a-t-il dit. Et M. Hilale de soutenir que si les parties aux conflits assument la responsabilité première des violences commises sur les femmes et les filles, l'action des Nations Unies devrait "refléter les mérites du dialogue et de la concertation mais, également, de la dissuasion à travers le recours aux mécanismes juridiques de persécution et aux poursuites pénales contre les auteurs de ces crimes odieux". "La lutte contre l'impunité devrait constituer un paramètre constant de l'action de la Communauté Internationale en matière de lutte contre les violences sexuelles, en vue de renforcer l'accessibilité aux mécanismes de justice en place, de promouvoir et consolider l'Etat de droit et de rétablir la sécurité, la paix, la stabilité et le développement durable dans les pays touchés", a-t-il conclu.