Le Maroc a appelé, mardi à New York, à déployer des "efforts additionnels" pour promouvoir et protéger les droits de la femme en période de conflit ainsi que durant les phases de maintien et de consolidation de la paix. "Malgré les efforts consentis par la communauté internationale, la situation des femmes et des filles dans plusieurs régions du monde demeure difficile et, parfois intolérable", a affirmé le représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l'ONU, M. Lotfi Bouchaara devant le Conseil de sécurité. Il a cité, en particulier, comme causes, "l'éclatement ou la recrudescence des affrontements armés, des agissements contraires au Droit international humanitaire de groupements militaires ou paramilitaires, l'utilisation des enfants soldats, notamment des petites filles, l'extrême pauvreté, les pandémies ainsi que l'exploitation et les violences sexuelles". Le débat du Conseil sur "Femmes, paix et sécurité" est une "opportunité pour faire le bilan des engagements honorés et des objectifs réalisés, mais également des efforts additionnels à déployer dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1325, dix ans après son adoption", a souligné le diplomate. Adoptée en octobre 2000, la résolution 1325 vise notamment à une meilleure représentation de la femme dans les institutions et mécanismes nationaux, régionaux et internationaux pour la prévention, la gestion et le règlement des différends. M. Bouchaara a tenu à saluer les efforts déployés par le Conseil de sécurité pour assurer un suivi régulier à la mise en œuvre de la résolution 1325 notamment à travers "l'intégration de l'approche sexo-spécifique dans le règlement des conflits et le maintien de la paix, en collaboration avec les différents organes et institutions des Nations Unies, et l'importance accordée au rôle des femmes en matière de paix et de sécurité dans les débats du Conseil". De même, il s'est félicité de l'adoption par le Conseil de plusieurs résolutions qui ont permis de renforcer le cadre général de la mise en œuvre de la résolution 1325, en particulier "l'aspect ayant trait à la lutte contre les violences sexuelles" faites aux femmes et aux filles en période de conflit. A cet égard, a-t-il souligné, le Maroc "appuie le mandat de la représentante spéciale du secrétaire général pour les violences sexuelles dans les situations de conflits armés, Mme Margot Wallstrom" et plaide pour que les indicateurs quantifiables pour le suivi de la mise en Âœuvre de la résolution 1325 soient "davantage approfondis". "Le débat organisé, il y a quelques semaines, par le conseil de sécurité sur la consolidation de la paix post conflit, nous a permis entre autres, de mettre en relief l'apport considérable des femmes aux processus de consolidation de la paix", a-t-il relevé, faisant observer que la "réussite et la pérennité des processus de rétablissement de la paix après les conflits demeurent tributaires d'une pleine et entière participation des femmes à ces processus". A cet effet, le Royaume salue "en particulier, les 7 engagements spécifiques contenus dans le Plan d'Action pour la prise en compte de la problématique Hommes-Femmes dans la consolidation de la paix", a précisé M. Bouchaara, estimant que "la mise en place de l'entité ONU-Femmes contribuera sans aucun doute à améliorer la coordination entre les différentes entités des Nations Unies". Ceci, a-t-il dit, aura un impact positif sur l'appui du système des Nations Unis aux différents acteurs nationaux et régionaux impliqués dans la mise en œuvre de la résolution 1325. Il a de même salué "le rôle central" joué par les organisations de la société civile pour l'adoption de la résolution 1325, soulignant que ces ONGs ont "pleinement contribué" à une prise de conscience collective et à une mobilisation accrue pour la pleine mise en œuvre de la résolution 1325 aux niveaux national, régional et international. Le Maroc, a-t-il ajouté, est convaincu que la mise en œuvre effective de la résolution 1325 passe notamment par une meilleure représentation des femmes dans les institutions nationales, régionales et internationales, notamment pour la prévention, la protection et la gestion des conflits, à travers une adhésion pleine et entière des parties concernées aux dispositions de la résolution, une meilleure coordination entre les différents acteurs nationaux et internationaux et un engagement soutenu de l'ONU en matière de coopération et d'assistance technique.