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«Une récompense et une reconnaissance pour mon passé !» Exclusif / En marge du 14ème Grand Prix Lalla Meryem au R.T.C. Marrakech : A cœur ouvert avec Hicham Arazi (directeur du tournoi ) :
C'est depuis samedi que l'on a donné, sur les courts du Royal Tennis Club de Marrakech, le coup d'envoi du 14ème Grand Prix de S.A.R la Princesse Lalla Meryem, d'une dotation de 250.000 dollars, aux frais du Palais Royal. Le week-end a connu les péripéties du tableau des «qualifs» avec un effectif de 32 joueuses à la quête de quatre places pour se frayer le droit de faire partie du contingent du tableau final dont les premières rencontres ont commencé lundi. Dans nos précédentes éditions, nous vous avions donné tous les détails inhérents à cette prestigieuse compétition qui va, de nouveau, s'afficher avec notre «magicien» de la raquette, Hicham Arazi, en tant que directeur du tournoi. Pour l'occasion, il est l'invité d'honneur de nos colonnes pour un entretien exclusif. Q : C'est votre deuxième expérience. Quel sentiment vous procure cette responsabilité ? R : J'en suis très fier et très honoré par cette seconde responsabilité qui, pour moi, reste une récompense et une reconnaissance envers mon humble personnalité. Le reste de la réussite, en tant que directeur du tournoi, je le dois à mon expérience tennistique et à mon sens de communication avec les joueuses que j'ai, déjà, côtoyé en tant que joueur dans le circuit professionnel. Ce ne sont, donc, que des retrouvailles. Sans oublier, bien sûr, l'apport de toute l'équipe qui m'entoure dont le président Aziz Tifnouti qui ne cesse de me prodiguer et de me noyer de ses conseils. En somme, c'est un travail d'équipe. Q : Que pouvez-vous nous dire sur cette édition ? R : Avec un «prize-money» de 250.000 dollars, on ne peut espérer mieux devant cette belle affiche avec des joueuses dans le «top-50» où la tenante du titre, l'Italienne Schiavone Francesca, est là pour défendre son bien. Avec elle, on vit des sensations qu'elle exprime sur les courts, quelque soit le résultat, pour faire déjà de sa présence, l'événement de cette édition. Mais ce qui nous réconforte le plus, c'est la présence de l'ex. n°5 mondiale (2003) la Slovaque Daniella Hantuchova, à qui on n'a pas hésité à lui octroyer l'une des trois «wild-cards» du tournoi. C'est un plus pour le spectacle et la réussite du tournoi. Q : A propos de ces «wild-cards», quelles sont les autres bénéficiaires ? R : Il s'agit de la n°1 du Maroc Rita Atik, qui a eu un bon tirage en jouant l'une des quatre qualifiées, et de la Tunisienne Ons Jabeur qui a hérité de la Chinoise et n°6 du tableau, Shuaï Peng. Q : Si vous avez, en tête, un vœu pour que ce tournoi réussisse, ça serait lequel ? R : Sans hésiter et j'en rêve absolument ! Je souhaite que le public nous accompagne tout au long de cette semaine. Il ne sera pas déçu. Mieux, il vivra des moments sensationnels sur et en dehors des courts. Q : Tout le monde se pose la question sur le fait qui vous a poussé à prendre votre retraite des courts prématurément ? R : Prématurément non !. A 32 ans je n'avais plus envie de voyager. C'est devenu très stressant de parcourir le monde durant 35 semaines par an. Il y a aussi cette saturation mentale et cette routine «Avion – Hôtel – court». Il ne faut pas oublier que j'ai commencé ma carrière professionnelle à l'âge de 19 ans. Il fallait bien qu'un jour je prenne ma retraite comme tout le monde et au bon moment. Q : Dans votre carrière, qu'es-ce qui vous a marqué le plus ? R : Bien sûr que c'est ma victoire au Grand Prix Hassan II, en 1997, et ce moment émotionnel dans les bras du regrette M'Jid qui était en larmes de joie. Et puis mes deux quarts de finales à Roland Garros perdus contre Bruguera et Pioline en cinq sets. Avec Younès on a fait, également, quart finalistes en Australie et puis ma finale à Monté-Carlo face au Brésilien Kurten. Ce fut en 2001. La liste en est longue en satisfaction. Q : Et dans le cas contraire ? R : Je ne pense pas avoir connu les moments de tristesse et de regrets. Seulement, je pense que je n'étais pas bien conseillé pour le choix d'un coach. Ce n'est que tard, à 30 ans, que j'ai pu rencontrer mon oiseau rare en la personne de Thierry Champion. Mais c'était trop tard. Sinon on aurait pu faire, ensemble, une meilleure carrière. Q : A part le Grand Prix Lalla Meryem, que fait Hicham Arazi ? R : Il y a un an que je me suis installé, en famille, à Casablanca où je travaille avec la fédération dans le cadre du rassemblement et de la détection des jeunes. Nous avons beaucoup de potentialités qu'il faut, simplement, bien gérer et encadrer dans un cadre idéal. Mon objectif personnel et mon souhait seraient de prendre quelques jeunes «10/11 ans» et les encadrer de bout en bout. La matière première est là. Il faut, simplement, l'exploiter à bon escient. Q : Marié et deux filles. Quels sont leurs profils ? R : C'est lors de tournoi de Marseille en 2014, que j'avais fait connaissance avec ma future femme. Et puis il y a eu la naissance de Lio (6 ans et demi) et de Sanaâ (3 ans et demi). Pour le moment, elles n'ont aucun profil. L'ainée s'amusent au tennis, au golf et fait de la danse. Après, on verra. Q : On peut dire ou pas que c'est une famille à 100 % tennistique ou omnisports ? R : Pour le moment, on ne peut rien avancer. L'avenir nous le dira. Q : On parle, dernièrement, d'une action caritative de la part de Hicham. Qu'en est-il exactement ? R : Effectivement que c'est une idée qui m'a été proposée par l'association « Angel Records » pour venir en aide à l'association « Atfal Al Jibal », les enfants de la montagne. Ça se résume en des matchs exhibition, courant mai 2014 au C.O.C, avec la participation de Badou Zaki, qui n'est plus à présenter, de Mohamed Saber, de Réda El Amrani. Et puis il y aura d'autres artistes et comédiens pour attirer le maximum de sponsors pour cette action qui mérite bien d'être encouragée. Q : D'après votre expérience, à quel âge peut-on commencer à fréquenter les courts ? R : Par le mini-tennis à partir de 6 ans. Une force de s'amuser et de jouer à la raquette. Sans bien forcer la dose. Il faut que ça soit un jeu ludique, ni plus, ni moins, jusqu'au moment où l'on sent que ça mord, pour passer à l'étape supérieure. Q : Est-ce que c'est une question de don ou d'autre chose ? R : Bien sûr qu'il faut commencer par avoir un don. Viennent après la volonté, la patience et surtout le mental et l'amour de ce qu'on fait. C'est la meilleure chance d'y arriver, en évitant, bien sûr, l'ennemi n° 1, à savoir une vilaine blessure. Q : Le joueur qui vous a le plus marqué dans votre carrière ? R : (Après hésitation), personne à part la rigueur de Younès El Aynaoui et la sympathie que j'ai pour le Suisse Roger Federer que j'ai joué quatre fois. Q : Et maintenant ? R : Toujours Federer. La preuve, il carbure encore au super. C'est le type de joueur qu'il faut imiter dans tous les domaines. Q : D'après vous, le joueur modèle et le parent modèle ? R : C'est le joueur que je verrais sur le court assez passionné et heureux de ce qu'il faut. Quant au parent, il doit être discret et laisser son enfant se débrouiller tout seul sur le court. Après, ils peuvent analyser, ensemble, le pour et le contre. Mais jamais au cours du match. C'est ce que j'ai appris de mon père qui était, pourtant, entraîneur de premier degré. Il faut créer cette ambiance mutuelle qui se complète au sein du club. Q : Le dopage dans le tennis ? R : Je pense que c'est rare qu'un sport échappe à ce fléau. En tennis, il y en a et les fautifs sont bien payés, à part quelques gros « poissons » qui échappent aux contrôles et aux sanctions. A notre époque, on se faisait contrôler jusqu'à 12 à 14 fois par an. A mon avis, c'est difficile de cerner ce problème qui ne fait que ternir l'image du sport en général. Q : Comment voyez-vous l'avenir du tennis national ? R : Au risque de me répéter, nous avons d'énormes potentialités au niveau des jeunes qui ne demandent qu'une structure adéquate, un encadrement à la hauteur de leurs ambitions et surtout, s'orienter vers la formule « Tennis-Etudes » qui bloque pas mal de jeunes qui aspirent à un avenir qui uni leurs deux profils. Il faut, également, aller cherché du côté de la classe populaire qui engrange de véritables potentialités dans tous les domaines. C'est là où il faut se concentrer pour dénicher ces hirondelles qui peuvent faire le printemps du tennis-national. Q : Donc, c'est pour bientôt les « futurs » Arazi, Alami, El Aynaoui... ? R : Ça viendra ! on espère, même, mieux ! Le Maroc dispose de toutes les conditions idéales pour réussir. Il faut, simplement, être patient et optimiste. Il n'y a qu'à voir d'autres grandes nations du tennis qui souffrent, également, de cette relève. Il n'y a pas de secret pour réussir. Il faut travailler et travailler sans regarder dans le rétroviseur. Ça finira, toujours, par payer. Q : Pour conclure ? R : Souhaitons un très grand succès à ce grand prix et encore une fois, j'invite le public marocain, en général, et Marrakchi, en particulier, à répondre de gaieté de cœur à cette aubaine qui leur est offerte.