Grand Prix S.A.R la Princesse Lalla Meryem La 3ème édition de ce prestigieux tournoi qui se déroulera au Complexe Al Amal de Casablanca du 29 mars au 5 avril s'annonce grandiose avec un plateau exceptionnel. C'est dire si l'épreuve a rapidement gagné en notoriété. Le tennis féminin dans le monde arabe est en train de se frayer une place de choix dans le gotha international. Et si jusqu'à présent deux tournois rivalisaient avec les compétitions européennes ou américaines, ceux de Doha et Dubaï, celui de Casablanca s'inscrit désormais dans la dynamique de développement. Pour preuve, à cette 3ème édition, le tableau final comporte une vingtaine de joueuses classées dans les 100 premières mondiales. Bien plus : dans le tableau des qualifs, cela va du 98ème rang au 184ème !… Autant dire que ce Grand Prix S.A.R la Princesse Lalla Meryem est devenu un rendez-vous incontournable des tournois sur terre battue en début de saison. Le directeur du tournoi, Mohamed M'jid se veut on ne peut plus optimiste : “c'est une réelle chance de pouvoir voir de près d'authentiques grandes championnes du tennis féminin et qui, demain, je l'espère, pointeront au top ten. La n° 1 à cette édition du tournoi est l'Espagnole Serna Magui, 42ème WTA. A son actif, plusieurs performances en Grand Chelem et un tournoi gagné, celui d'Estoril au Portugal. Evidemment, le plateau de cette année est fort relevé pour nos joueuses mais ne disait-on pas la même chose pour les garçons au moment du lancement du Grand Prix Hassan II ?Il faut être patient et attendre l'éclosion et l'épanouissement de nos joueuses comme cela a été fait par les El Aynaoui, Arazi et Alami”. Le directeur adjoint du tournoi, Taoufiq Naciri Khalid abonde dans le même sens en soutenant qu'avec davantage d'opportunités (tournois) les joueuses marocaines gagneraient rapidement en expérience pour percer dans le circuit professionnel. Et c'est sans doute là que réside la problématique du tennis national avec des jeunes sans réels moyens financiers pour aborder le circuit professionnel. Amine Ghissassi, DTN résume la situation : “pour avoir un classement ITF, ATP ou WTA, il faut gagner des points et en début de carrière c'est toujours difficile d'aller à l'étranger pour en engranger. Nous n'avons cessé à la FRMT de sensibiliser les clubs, du moins les plus huppés d'organiser des tournois afin de permettre à nos joueurs, garçons et filles de disposer de plusieurs épreuves tennistiques dans leur propre pays. En Espagne ou au Portugal par exemple, les jeunes ont à leur portée plusieurs tournois à longueur d'année”. Et il est sûr que si la même chance était donnée aux meilleurs espoirs du Royaume, le contingent des pros marocains serait beaucoup plus important. Les miracles attendus Pour la présente édition de ce Grand Prix S.A.R la Princesse Lalla Meryem, les 4 wild cards seront attribuées à des joueuses marocaines, comme Bahia Mouhtassine et Habiba Ifrakh, lesquelles réaliseraient un beau “miracle” en gagnant un ou deux matches car il s'agit de deux surdouées de la raquette qui n'ont pas eu toutes les chances d'entamer une carrière professionnelle. Le tennis marocain féminin a grandement besoin de “locomotives” pour tirer toutes les jeunes championnes de nos clubs vers un autre destin. Mais ceci est affaire de politique sportive fort coûteuse qui requiert aide, soutien et subventions conséquentes de l'Etat et non pas de la part de la FRMT aux ressources limitées. Seulement, comment espérer une politique sportive quand le département sport ne figure toujours pas dans la structure gouvernementale, quatre mois après sa constitution !… Est-ce avec des aberrations de ce genre que le sport national va se développer et décoller ? Clubs et fédérations sont livrés à eux-mêmes pour encadrer les sportifs en se débrouillant comme ils peuvent pour supporter les frais de leur gestion.