Le Maroc a appelé vendredi à Genève à la non politisation du Conseil des droits de l'Homme (CDH) de l'ONU, affirmant que la démarche consensuelle reste nécessaire pour servir la noble cause des droits de l'Homme. «Notre espoir est grand que le Conseil saura tenir le cap et se donner les moyens de rester fidèle à ses principes fondateurs ainsi qu'à sa mission de défense et de promotion des droits de l'Homme et à l'impératif de résister à toute politisation», a souligné l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Hilale, lors de la clôture de la 25ème session du CDH. Il a indiqué que la non-politisation du conseil est «une condition sine qua non pour notre réussite collective dans notre noble mission de défense et de protection des droits de l'Homme dans le monde». «Nous arrivons au terme de cette session du Conseil qui a été dense, riche et substantielle et parfois tendue», a dit l'ambassadeur, notant qu'elle constitue «un tournant dans la manière avec laquelle nous appréhendons de manière collective les questions des droits de l'Homme». Tout en rappelant que les fondements de ce temple des droits de l'Homme sont incarnés par les principes du dialogue, de la coopération et du respect mutuel, M. Hilale a toutefois constaté «avec grand regret que le conseil a enregistré de graves dérives sur lesquelles un travail collectif est nécessaire tant au niveau des délégations entre elles qu'au niveau du Secrétariat et avec les ONG». Il a ensuite relevé que les délibérations au sein du CDH «deviennent malheureusement polarisées, ce qui contrevient à l'esprit universaliste de la déclaration universelle des droits de l'Homme et des instruments internationaux en matière de droits de l'Homme». «L'adoption d'un nombre record de résolutions par vote, au détriment de la recherche du consensus qui doit constamment nous animer, est également regrettable», a poursuivi le diplomate, estimant que cette situation traduit une politisation rampante du CDH, avec en perspective le syndrome de la Commission des droits de l'Homme. M. Hilale a en outre fait remarquer que «le package institutionnel et les règles de procédure sont les gages de l'efficience et de la crédibilité de notre Conseil, et partant doivent être scrupuleusement respectées par tous». Or, durant cette session, a-t-il relevé, de nombreuses tentatives ont été opérées pour contourner ces principes cardinaux. «Aussi devons-nous rester fidèle à l'esprit et à la lettre de ces règles et à l'ordre du jour de notre Conseil», a affirmé l'ambassadeur, assurant que le Maroc reste engagé à cet effet. Il a précisé que cet appel s'adresse aussi bien aux Etats membres et observateurs qu'aux ONG des droits de l'Homme «dont nous apprécions la contribution et l'engagement pour la promotion et la protection de cette noble cause».