Incroyable mais vrai : le match IR Tanger-US Témara a attiré un chiffre record jamais atteint au championnat de seconde division depuis la création de la FRMF. 35.000 spectateurs étaient présents au Grand Stade de Tanger. On peut même dire que ce nombre n'est pas connu au championnat professionnel de première division si l'on excepte les derbys qui opposent le WAC et le Raja. Ce dimanche, il y avait 800 spectateurs à Khouribga, 900 à Rabat, 2000 à El Jadida, 900 à Oujda, 3000 à Casablanca, 15.000 à Tétouan, 800 à Beni-Mellal, 200 à Taroudant, 1000 à Laâyoune soit au total pour les deux catégories nationales du championnat professionnel I et II 28.000 entrées payantes : ce qui est loin de la recette de la ville de Tanger. L'entraineur et les joueurs de la modeste formation de Témara ne croyaient pas leurs yeux : « Nous n'avons jamais joué devant tant de public. Cela motive davantage pour donner le meilleur de soi-même ! » ont-ils déclaré. Les dirigeants rbatis n'ont pas cessé de dire : « Il est bien dommage que Tanger avec ses milliers de supporters et son joli stade n'ait pas une ou deux équipes en première division». Le trésorier de l'IRT notre ami El Broji, un ancien du football casablancais, était très satisfait des 45 millions de centimes qui étaient versés par le délégué financier fédéral. Oui, une recette de 45 millions pour une rencontre de seconde division dépasse l'imagination. Un détail important est à relever et mérite la réflexion : les Tangérois qui aiment le football à la folie, ne méritent-ils pas un club en division nationale I ? N'ont-ils pas le droit de profiter d'un football de qualité au Grand Stade de Tanger d'une capacité de 45.000 places assises avec une possibilité de la construction d'une autre tranche de 20.000 sièges ? A vrai dire, Tanger capitale cosmopolite avec son plus grand port d'Afrique, deuxième pole économique du Maroc avec ses multiples entreprises nationales et étrangères et principal site d'attraction du tourisme international avec ses nombreuses places de 5 étoiles, est encore loin de la carte géographique footballistique du pays. Des visiteurs de marque étaient de passage et assistaient au match : des journalistes espagnols et français et des encadreurs techniques de la Catalogne. « Est-ce une rencontre de seconde division ou d'équipe nationale ? » se sont-ils demandés. Les Français ont même exprimé leur surprise : « A l'exception des stades des grands clubs comme Paris Saint Germain, Lyon ou Marseille, la moyenne des entrées payantes ne dépasse guère le chiffre de 15.000 ». Une question pertinente était posée par les visiteurs étrangers : « Où sont les caméras de la télévision qui semblent ignorer ce record jamais battu au championnat national ? ». Il est vrai qu'il s'agit d'un fait insolite qui doit être relevé par les médias. A part le derby casablancais, aucune rencontre du championnat n'avait attiré 35.000 spectateurs surtout en deuxième division depuis 1956-1957 première édition du championnat marocain. Le lendemain de ce record historique qui s'apprête à faire couler beaucoup d'encre, les représentants de la société civile : association des supporters, association des consommateurs, association des droits de l'Homme pointent du doigt le président et ses proches collaborateurs et dénoncent le comité pour la mauvaise gestion administrative, financière et technique et comptent déposer une plainte judiciaire contre tous ceux qui dirigent l'IRT pour défendre les intérêts des citoyens. Le tout Tanger pense que la ville nécessite une grande équipe en première division avec un grand comité, un grand entraîneur et de grands joueurs. Pour atteindre ces objectifs, les moyens financiers existent et le nombreux public est bien là pour le soutien. De leurs côtés, les parrains l'ONDA et AMENDIS qui « boudent » le club en refusant de verser leur subvention annuelle 200 millions et 100 millions de centimes soit 300 millions de centimes sont disposés à aider l'IRT s'il récupère la catégorie nationale I et s'il y a la transparence dans la gestion. Aux toutes dernières minutes, un groupe de personnalités sportives composé de journalistes, anciens dirigeants et footballeurs compte envoyer une invitation à la formation des FAR pour venir disputer ses derniers chocs du championnat au Grand Stade de Tanger à l'heure où le complexe sportrif Moulay Abdallah connait les travaux de réaménagement. Les FAR qui est l'équipe de tous les Marocains à Tanger, pourquoi pas ? Il y a quelques années, il était question que les footballeurs militaires allaient s'installer définitivement à la capitale du Détroit.