Dans un article antérieur sur les médicaments qui jouent un rôle important dans la prévention de nombreuses maladies, l'acide acétylsalicylique plus connu du grand public sous le nom d'aspirine, chef de file dans ce domaine, a été le premier à avoir la Une de ce journal. Un autre médicament mérite aussi une place de choix, et l'on doit s'y attarder: la metformine, plus connue du grand public et des diabétiques sous son nom commercial le Glucophage. C'est là le nom de cette molécule antidiabétique majeure, pratiquement le seul médicament antidiabétique dont on connaît avec exactitude le mode d'action dans son rôle hypoglycémiant. C'est le médicament le plus prescrit en diabétologie, dans le monde entier, pour traiter le diabète de type II du sujet en surpoids et obèse. Les origines de ce médicament remontent au Moyen Age. La metformine provient de la galégine, une substance contenue dans le galéga officinal, une plante jadis utilisée pour traiter les soifs intenses et les mictions fréquentes et abondantes, des symptômes qui ne seront attribués que bien plus tard à la maladie diabétique. Nombreuses sont les études, d'équipes différentes à travers le Monde, Canada, Allemagne, Etats-Unis, France, avec des résultats qui se recoupent, ont montré que ce médicament pris au long cours diminue de 40% la mortalité due aux accidents vasculaires coronariens et cérébraux, et que cette action est indépendante de son action hypoglycémiante. De nombreux essais cliniques ont démontré que la metformine contribue à la prévention de certains cancers du côlon, du foie, du pancréas, de la prostate, et du sein. Chez les patients diabétiques traités durant des années, la réduction de ces cancers est évaluée à 36%. Des expériences sur des animaux ont prouvé que cette molécule possède une action préventive, contre les maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer et les autres démences séniles. Ce médicament semble produire les effets de la restriction calorique, et il a été démontré et cela est connu de longue date, les diètes strictes ont des effets sur le prolongement de la vie et la protection contre les maladies liées au vieillissement. Les processus chimiques, métaboliques, enzymatiques, cellulaires, mitochondriaux, génétiques ont été démontrés, ils sont complexes et nécessitent une formation scientifique de haut niveau pour êtres appréhendés, tel n'est pas le but de cet écrit. Il semble que certains esprits bien intentionnés s'activent, et les laboratoires pharmaceutiques, qui voient la mine d'or en perspective seront de la partie, pour l'extension de la prise d'une pilule associant tous ses médicaments pour leur usage à titre préventif, en somme une pilule-miracle qui prévient de tout. Le jour où cette pilule arrivera sur le marché, moi je ferme mon cabinet et je me pilule aussi.