Plus de 1,5 million de personnes sont diabétiques au Maroc, a indiqué, jeudi à Casablanca, Mme Yasmina Baddou, ministre de la santé, lors de l'ouverture du 8ème congrès maghrébin et 34ème congrès national d'endocrinologie, diabétologie et nutrition. Un total de 32 pc de ces diabétiques sont pris en charge par le ministère de la santé, soit 410.000 personnes (170.000 sont insulinotraités). Considéré comme une maladie des pays développés et riche, l'incidence du diabète est actuellement préoccupante dans les pays en développement. L'on estime à plus de 250 millions le nombre de diabétiques dans le monde, un chiffre qui dépassera les 450 millions d'ici 2030, a-t-elle ajouté. Cette rencontre scientifique de trois jours sera l'occasion de relever le défi de la prévention d'une pathologie lourde de conséquences et contre laquelle le ministère est engagé avec ses partenaires à agir de façon mieux ciblée et intense durant le quinquennal 2008-2012, a fait savoir Mme Badou. Elle a ainsi rappelé les actions réalisées par son département dans le cadre d'un programme spécifique national de lutte contre le diabète par l'élaboration d'un plan stratégique de prévention et de contrôle, l'accès gratuit aux médicaments antidiabétiques notamment l'insuline au niveau de tous les établissements de santé de base, l'implantation de centres régionaux et d'unités provinciales de prise en charge des diabétiques. Le renforcement des compétences des professionnels de santé par la formation continue des médecins généralistes et infirmiers dans ce domaine, la mise en place d'un système de dépistage au niveau de tous les établissements de soins de santé de base chez les personnes à haut risque et le renforcement de la collaboration intersectorielle sont les autres actions de ce plan. D'autres plans d'action spécifiques sont programmés mais dans une vision de prise en charge intégrée du diabète avec les deux pathologies qui lui sont très liées à savoir l'hypertension artérielle et les maladies rénales chroniques, a poursuivi la ministre. En matière de pathologie thyroïdienne, la carence en iode place le Maroc parmi les pays dits à gravité modérée, car 22 pc des enfants âgés de 6 à 12 ans présentent un goitre, a indiqué Mme Badou, précisant que cette carence représente 1,48 pc du PIB en termes de perte de productivité, de mortalité infantile, de déperditions scolaires et de prise en charge des handicaps mentaux et moteurs, soit un manque à gagner de 3,7 milliards de dhs pour le développement du pays. De son côté, la Pr Marouan Fatima, présidente de la société marocaine d'endocrinologie, diabétologie et nutrition (SMEDIAN), a appelé à une intervention rapide et de façon concertée face à cette épidémie avec des propositions concrètes. Parler d'une voix unie aux décideurs politiques est essentiel pour l'élaboration d'une politique maghrébine de prévention et de meilleure prise en charge de la maladie diabétique et de ses redoutables complications. Cette rencontre, à laquelle participent notamment les associations d'endocrinologie algérienne et tunisienne, prévoit des conférences sur la prise en charge du diabète au Maghreb et résultats de l'enquête maghrébine, analyse des influences du genre et du sexe dans les études épidémiologiques sur le diabète ainsi que des ateliers sur l'insulinothérapie fonctionnelle, les cancers différenciés de la thyroïde et le traitement de l'ophtalmopathie thyroïdienne