La majorité des entreprises marocaines est fondée sur la gérance familiale, tous les postes clefs sont confiés aux épouses, enfants, frères, neveux, gendres et autres proches. Ceci sans tenir aucun compte des compétences de ces chanceux nés avec une cuillère en or dans la bouche. Cette pratique est dictée à première vue par le manque de confiance en autrui d'une part et, d'autre part, par le fait que la priorité est donnée aux proches, juste par ce qu'ils sont des proches. Mais derrière cette façade il y a une autre réalité à savoir la mise en place d'une équipe soudée par l'esprit de famille, toujours en garde est prête à l'affrontement administratif ou autre avec les employés, ne regardant que l'intérêt de la famille plus que l'intérêt de l'entreprise. Ainsi, tous les droits des employés sont bafoués ; les salaires les plus bas sont monnaie courante sans oublier les révocations arbitraires, la rareté des congés, une CNSS rarement réglée, sans compter les humiliations et les menaces qui restent toujours de mise. Pour les cas où un syndicat intervient pour défendre les intérêts des employés, les maîtres de l'entreprise dans plusieurs cas vont jusqu'à fermer boutique et disparaitront au milieu de la nuit avec des camions chargés de leurs machines pour aller ouvrir une nouvelle entreprise à quelques kilomètres de là avec un nouveau personnel et une nouvelle appellation, laissant les anciens employés plantés devant l'ancienne entreprise désormais vide. Tout cela se déroule impunément devant toutes les autorités compétentes. Plusieurs de ces entreprises ont été victimes de cet esprit de famille faute de compétences et en raison de la gabegie. Agissant dans un cercle fermé, les patrons ne voient pas venir la catastrophe et plongent dans une crise qui ruine l'entreprise. Face à cette situation ces patrons ne sont pas les seules victimes de leurs agissements, mais il y a aussi les employés qui se retrouvent dans la rue sans aucun dédommagement. A Meknès nous citons comme exemples des entreprises dont certaines ont fait faillite et d'autres en voix de le faire. - MAAP CHIMIE (20 personnes à la rue). - CALAIT (100 personnes). - FRIGOS MODERNES (20 personnes). - Fonderie hassnaoui (30 personnes). - Menuiseries ait ouallal (20 personnes). - CHCI (100 personnes). - MAD PROD 1 et 2 (Plus de 300 personnes). Les sociétés agricoles, elles, comptent leurs victimes par milliers, sous payées et manipulées. Ce climat malsain est alimenté et entretenu par des relations constamment tendues entre le patronat et les syndicats, ces derniers considérés comme des trouble-fête pour ne pas dire des ennemies, trouvent rarement un terrain d'entente avec l'employeur.