Celui qui n›avance pas recule. C›est peut-être le cas du cinéma marocain qui connait une certaine léthargie. En 2013, le taux de production de longs métrages est resté stagne se situant aux environs de 20 films dont la projection est prévue en février prochain à Tanger, à l›occasion de la tenue du Festival National de Film (F.N.F.). Et encore, ce chiffre comprend tous les supports sachant que la plupart des films sont tournés en numérique pour une raison économique en attendant l›opération du kinétoscope qui ne concerne pas tous les cinéastes. Une grande partie de ces films n›arrive pas aux salles. A propos des salles, leur nombre continue régulièrement sa courbe descendante comme dans tous les pays sous-développés dont les peuples délaissent carrément le cinéma au profit de la télévision. De nombreux pays d›Afrique ne disposent plus de salles et le Maroc, encore solidaire, tôt ou tard, rejoindra ses frères africains. La solution des multiplexes, tant revendiquée, s'avérerait trop facile et sans impact. L›Etat ne peut construire à la place du secteur privé, en plus à quoi bon construire pour un public absent. Et pour exemple: la salle «Renaissance» de Rabat, récemment rénovée, fonctionne plus comme pub que comme salle de cinéma. Le temps du spectacle collectif, sur le plan du cinéma, est certes révolu. Les quelques salles qui restent, dont la capitale compte trois seulement, fonctionnent souvent vides. Elles se maintiennent grâce aux films marocains après la disparition définitive des films américains et français de nos écrans. Le piratage, principal source de nos problèmes, est toujours là et a fini par avoir le dessus. Les autorités «compétentes» ont fini par désarmer. Nous vivons un autre temps auquel les responsables sont incapables de s'accommoder. Pendant ce temps, on continue de produire des films pour un but autre qu›industriel, comptant sur la générosité et de l›Etat et du peuple. Ce dernier s›avère très peu regardant sur cette production dont il ne lui arrive que des miettes. Un petit nombre arrive aux salles, un autre petit nombre passe à la télévision à l›occasion du Ramadan, deux ou trois films sortent en DVD. Et le reste des films? Cela relève de l›humeur du producteur qui décide seul du sort de «son» film. Et pourtant les films sont réellement produits par les Marocains dont on retienne la taxe de l›audiovisuelle, principal pourvoyeur de la commission du fonds d›aide. Les Marocains sont les vrais producteurs de leurs films. Le fameux dépôt légal, pour lequel on a tant bataillé, et qui donne au C.C.M. tous les droits trois ans seulement après la sortie de chaque film subventionné, n›est pas activé, plus par incompétence que par ignorance. C›est la dynamisation de cette loi qui permettrait aux Marocains de côtoyer de près leur cinéma et sur le support qui leur convienne le mieux.