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Prévisions irréalistes et réduction du pouvoir d'achat des citoyens Chambre des Conseillers : Journée d'étude Istiqlal-Usfp sur le projet de loi de finances 2014
Le projet de loi de finances pour l'année 2014, non seulement ne répond pas aux attentes de la population marocaine, mais ne comporte, en outre, aucune mesure de nature à dynamiser les activités économiques et promouvoir les exportations. C'est en résumé le fond des remarques et critiques adressées par les participants à la journée d'étude sur le projet de loi de finances organisée conjointement par les groupes istiqlalien et usfpéiste à la Chambre des Conseillers. Il est à noter que cette manifestation conjointe des Conseillers des partis de l'Istiqlal et de l'Union Socialiste des Forces Populaires est la première du genre depuis la conclusion de la Charte d'action commune signée le 31 octobre dernier, comme la souligné le Secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat. Outre les secrétaires généraux des partis de l'Istiqlal et de l'USFP, Hamid Chabat et Driss Lachgar, ont également pris part à cette activité le président de la Chambre des Conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, les présidents des groupes istiqlaliens aux deux Chambres du parlement, Mohamed Ansari et Nourredine Médiane, le secrétaire général de la Jeunesse istiqlalienne, Abdelkader El Kihel, le présidents du groupe usfpéiste à la Chambre des Conseillers, Mohamed Alami, et l'économiste et président de la Commission administrative de l'USFP, Habib El Malki. Comme dans les autres pays arabes, la volonté de changement exprimée par le peuple a été détournée par le mouvement politique à la tête du gouvernement, dont la tendance hégémoniste a ainsi restreint les nouvelles opportunités apportées aux partis marocains par la nouvelle loi fondamentale de la nation, a commencé par souligner M. Chabat au cours de son allocution à l'ouverture des travaux de la journée d'étude. Ces deux formations politiques, piliers du Mouvement national, qui ont enregistré d'importantes mutations au cours de leurs derniers congrès respectifs, témoins d'une remarquable évolution démocratique, rappelle le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, ont donc décidé de conjuguer leurs efforts au sein de l'opposition afin de permettre au modèle marocain voulu par le peuple de connaître la réussite escomptée. «Nous ne considérons pas notre participation au gouvernement comme une erreur. Nous avons vraiment tout fait pour donner à cette expérience gouvernementale toutes les chances de succès. Sauf que notre expérience au sein de ce gouvernement a été confrontée à un parti dirigeant qui fait tout pour monopoliser la prise de décision et s'accaparer le pouvoir, ce qui n'a laissé d'autre choix au Conseil national du Parti de l'Istiqlal que de prendre une courageuse décision de retrait de la coalition gouvernementale pour rejoindre les rangs de la majorité du peuple marocain», a expliqué M. Chabat. Le Premier secrétaire de l'USFP, Driss Lachgar, a insisté dans son allocution sur la pertinence de l'action de l'opposition à la Chambre des Conseillers, soulignant la nécessité d'accélérer l'adoption des lois que l'action gouvernementale tente de ralentir dans un contexte électoral. «Ce sont exactement les mêmes axes de la lettre de cadrage du chef du gouvernement concernant le projet de loi de finances pour l'année 2014 que ceux indiqués pour le précédent projet de budget », précise, pour sapart, Mohamed Alami, ajoutant que ce projet ne tient nullement compte du contexte social et économique que connaît actuellement le Royaume et encore moins des déficits budgétaires et commercial. Rédigé à la lumière des recommandations du Fond Monétaire International et des bailleurs de fonds étrangers, ce projet de loi de fiances se caractérise surtout par l'absence de dialogue avec les représentants du peuple dans les deux chambres du parlement, les opérateurs économiques et les acteurs sociaux, le dialogue social ne semblant d'ailleurs pas représenter une quelconque importance pour l'actuel gouvernement. «Quand le gouvernement table sur un déficit de 4,9%, un taux de croissance de 4,2% et un baril de pétrole à 105 dollars, il fait preuve d'une profonde ignorance des réalités. Il n'y a aucun fondement réaliste à ses prévisions. Les chiffres concernant la progression du PIB produits par les experts économistes sont loin de ceux du gouvernement. Le Haut Commissariat au Plan prévoit un taux de 2,5%, le FMI et la Banque Mondiale 3% et l'Alliance des économistes istiqlaliens 2,8%. Seuls 17.975 postes d'emploi sont prévus par le projet de budget 2014, alors que les départs à la retraite vont atteindre cette année 14.575 fonctionnaires et que 1.500 postes vont demeurer inoccupés. La baisse prévue de 18,5 à 10,6 milliards de Dirhams des subventions au fonctionnement des institutions publiques et des organismes étatiques gérés de manière autonome va impacter négativement leur rendement, alors que la contraction du budget d'investissement ne manquera pas de brider la croissance. Sachant que la réalisation des investissements publics n'a été que de 72% en 2103, concernant les engagements, et de 85% concernant les émissions. Le taux d'endettement public s'est aggravé pour atteindre les 66% du PIB alors que les recettes douanières sont en recul, que la réforme fiscale est négligée et celle de la Caisse de compensation mal engagée. Bref, un projet de loi de finances 2014 caractérisé par une absence de vision globale et d'ambitions, car ne s'inscrivant dans le cadre d'aucune stratégie économique globale et cohérente. Ce projet de budget est d'autant plus frustrant qu'il consacre le recul dans la réalisation des grands chantiers et la réduction du pouvoir d'achat des citoyens.