Les Usfpéistes et les Istiqlaliens vont créer une force d'opposition commune. Au cours d'une réunion élargie entre les directions des deux formations, les responsables ont annoncé la mise en œuvre de ce front qui sera également appelé à jouer le rôle d'une force de proposition alternative. Concrètement, l'USFP (Union socialiste des forces populaires) et le parti de l'Istiqlal (PI) comptent mettre en place une commission mixte pour définir un plan de travail et élaborer des mécanismes de coopération. Dans un communiqué final, les deux formations affichent clairement leur opposition à la politique menée par le PJD (Parti de la justice et du développement) depuis qu'il mène la majorité gouvernementale. Par ailleurs, le communiqué commun, publié à l'issue de la réunion des deux partis, annonce que ces derniers travailleront à regrouper «les forces démocratiques nationales sous toutes ses formes : politique, associative et syndicale». Les deux partis lancent ainsi une campagne de séduction à destination d'autres partis politiques, syndicats et associations pour rejoindre leur front commun. Seront également invités à ce front selon le communiqué, «des hommes de lettres, des penseurs, des artistes, des militants de droits de l'Homme, des personnalités nationales et des théologiens éclairés». Le même communiqué a évoqué la coordination entre toutes les instances de l'USFP et le PI sur les plans national, régional, provincial, local et sectoriel. Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général du parti de la balance, Hamid Chabat, annonce déjà la couleur. «Notre coopération donnera ses premiers résultats dès cette année, notamment au cours de l'examen du projet de loi de Finances 2014», a-t-il affirmé. De son côté, Driss Lachgar, premier secrétaire du parti de la rose, a expliqué que la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Constitution figure parmi les priorités de l'alliance de son parti avec le PI. «Nous avons milité et consenti des sacrifices avec nos frères au sein de l'Istiqlal pour acquérir des réformes constitutionnelles. C'est la raison pour laquelle nous serons dès aujourd'hui une force de proposition de développer les réformes politiques à travers la présentation commune de propositions de loi prévues par la nouvelle Constitution», a-t-il souligné. Dans un autre registre, le parti de l'Istiqlal a annoncé au début de cette semaine qu'il va officiellement rejoindre les rangs de l'opposition. Autrement dit, des groupes parlementaires dans les deux Chambres ne vont probablement plus voter pour les projets de lois soumis par le gouvernement. Ceci suppose également que les passages du chef de gouvernement seront plus périlleux. D'ailleurs Abdelilah Benkirane est attendu aujourd'hui à la Chambre des conseillers où l'opposition était déjà majoritaire avant le retrait du PI de la majorité.n