Le Conseil national de la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l'Homme (LMDDH) a tenu samedi dernier sa 6ème session au cours de laquelle Mohamed Zhari, président de la Ligue, a notamment dressé le bilan des activités de cette dernière en matière de défense des droits politiques et civils depuis la 5ème session en avril dernier, affirmant à ce sujet que le musellement des libertés de manifestation et de protestation pacifiques, les arrestations pour activités politiques, la dégradation des conditions d'incarcération et de la situation dans les prisons, ainsi que le recours immodéré à la force et les atteintes à l'intégrité physique lors de la dispersion des manifestants et dans les maisons d'arrêt... continuent de plus belle, sans parler de l'instrumentalisation de la justice pour régler leurs comptes aux journalistes en particulier ou leur poursuite en vertu de la loi antiterroriste ( cas d'Ali Anouzla, entre autres), la violation du droit à la vie ou le reniement des droits économiques, sociaux et culturels (régression du Maroc dans le classement mondial de l'indice de développement humain puisque plus de 4,5 millions de Marocains vivent toujours sous le seuil de pauvreté, gel des salaires et aggravation des disparités sociales, multiplication des manifestations dans diverses villes et villages, poursuite des licenciements collectifs par le recours à l'article 288 du Code pénal, non respect du Code du travail, absence de sécurité sanitaire et de protection sociale, dégradation des conditions de travail et violation des droits syndicaux, non ratification par le Maroc de nombre de conventions internationales et, principalement, des conventions 181 et 87 relatives aux libertés syndicales et au droit d'affiliation, atermoiements du gouvernement en ce qui concerne le recrutement des diplômés chômeurs couverts par le « PV du 20 juillet », privation de nombreux citoyens de leur droit au logement, excès et abus d'autorité lors des opérations de lutte contre les bidonvilles, situation catastrophique du système éducatif, recul inquiétant des prestations sociales, aggravation et élargissement de la sphère de la corruption, retard ou non promulgation des lois organiques propres à donner corps aux différentes dispositions constitutionnelles, notamment en matière de parité, d'officialisation de la langue amazighe et du principe d'égalité des chances surtout pour les personnes handicapées et la liste est loin d'être exhaustive. La Ligue salue toutefois les initiatives tendant à améliorer la situation des Marocains de l'étranger et des réfugiés subsahariens tout en se disant très inquiète en ce qui concerne la non exécution des arrêts de justice contre des institutions et organes administratifs de l'Etat. Son président a fait ensuite le point sur les activités de cette ONG en évoquant l'élargissement de son champ d'action et le renforcement de son rang au sein du paysage humanitaire à travers ses nombreuses interventions et prises de position aux niveaux tant national qu'international, comme le soutien au militant sahraoui Mustapha Ould Salma et la dénonciation de divers abus et violations notamment dans la répression de manifestations pacifiques dans de nombreuses villes du Royaume ou le suivi de l'évolution de l'affaire de l'amnistie du pédophile Daniel Calvin, la protestation contre l'arrestation des journalistes Ali Anouzla et Mustapha Hasnaoui en vertu de la loi antiterroriste, la stigmatisation de génocide et de la destruction aveugle en Syrie ainsi que de toutes les violations perpétrées par l'entité sioniste contre le peuple palestinien... en plus de l'adhésion de la LMDDH à divers groupements et alliances de défense des droits humains et de sa participation à de multiples manifestations et activités. Le conseil a adopté à la fin de ses travaux des recommandations d'ordre national et international et portant notamment sur : l'invitation du HCR à favoriser le recensement des séquestrés de Tindouf et leur retour à la mère patrie, l'appel aux autorités algériennes à faciliter le contact des organisations internationales avec ces populations pour constater de visu leur situation politique, économique, sociale et humanitaire, l'ouverture d'une enquête au sujet de l'agression du pacha de Rabat-Hassan contre le président et les membres du Bureau d'une association humanitaire, la dénonciation de la politique impopulaire de l'actuel gouvernement qui porte atteinte aux droits économiques, sociaux et culturels des citoyens et élargit la sphère de la pauvreté à travers les augmentations des prix de plusieurs produits et la réduction du pouvoir d'achat, la dégradation des droits au travail, à l'éducation, au logement et à la santé, l'ignorance par le gouvernement des revendications légitimes de diverses couches et corporations, l'intégration immédiate des chômeurs du « PV du 20 juillet » dans la Fonction publique, l'accélération de la promulgation du Code de la presse et l'abrogation de toutes les dispositions privatives de liberté, l'amélioration des conditions de détention et de la situation des prisons, l'adhésion effective du Maroc dans la dynamique internationale en vue de l'abolition de la peine de mort... de même qu'il a appelé, au plan international, au dialogue en vue de résoudre la crise syrienne et à l'ouverture d'enquêtes impartiales sur les massacres perpétrés par le régime de Damas et son recours supposé aux armes chimiques contre les populations civiles, ainsi que sur les causes véritables de la mort du leader palestinien Yasser Arafat au vue des résultats des récentes analyses scientifiques faisant état de son probable assassinat.