Les bébés prématurés, qui sont parfois trop faibles pour téter le sein, ne s'alimentent pas toujours du précieux lait maternel. Pour remédier à ce problème, le tire-lait serait la solution idéale. Encore faut-il que les mamans soient bien orientées et soutenues dans cette démarche. L'allaitement est un processus naturel, mais il n'est pas toujours évident à mettre en place. Les mamans désireuses d'allaiter doivent faire preuve de beaucoup de courage et de motivation. Les enfants nés prématurément sont plus fragiles que ceux arrivés à terme. L'un des plus gros risques auxquels sont exposés les prématurés nés avant 34 ou 35 semaines de grossesse est l'entérocolite ulcéronécrosante. Il s'agit d'une ulcération et d'une nécrose étendue de l'iléon(extrémité de l'intestin grêle) et du côlon chez l'enfant en bas âge. Elle est provoquée par Pseudomonas aeruginosa, une bactérie à l'origine d'environ 11 % des infections nosocomiales.« Un bébé prématuré sur huit en décède, explique Carole Hervé, consultante en lactation à Paris. Le meilleur moyen de prévenir cette infection consiste à donner à l'enfant du lait maternel ». Ce dernier contient en effet un grand nombre d'anticorps et permet de maintenir une flore intestinale en bon état. Cependant, les tout-petits ne sont pas toujours capables de téter le sein correctement, puisqu'avant 34 semaines, toutes les connexions synaptiques nécessaires au réflexe de succion ne sont pas en place. Même s'il est important de favoriser le peau à peau près du mamelon afin de stabiliser le bébé d'un point de vue métabolique, cela ne peut pas toujours être envisagé comme une méthode nutritive. Les bébés prématurés sont plus fragiles aux infections que les autres. Le lait maternel leur apporte les anticorps nécessaires pour se défendre. Le tire-lait serait-il la solution ? Si l'enfant est incapable de se nourrir au sein, la mère peut extraire son propre lait à l'aide d'un tire-lait. « Pour qu'elle fabrique suffisamment de lait, la maman doit tirer son lait le plus tôt possible. Idéalement, elle devrait tirer son lait dans l'heure, voire dans les six heures qui suivent la naissance, mais pas au-delà », poursuit la consultante. Malheureusement, le temps moyen avant de tirer son lait en France est de... 48 heures ! En attendant si longtemps, les femmes se retrouvent souvent avec peu ou pas de lait. En effet, la quantité de lait produite par une maman est très dépendante de la stimulation du sein. En d'autres termes, plus un bébé tète, plus les seins seront riches en lait. En revanche, si les seins ne sont pas stimulés, la production de lait peut rapidement se tarir. Selon Carole Hervé, dans le cas de prématurés ne pouvant pas téter, le tire-lait serait une solution alternative sérieuse. Cependant, elle souligne que tous les professionnels de santé ne sont pas formés au sujet de l'allaitement et ne tiennent pas toujours des discours cohérents. En conséquence, les mères qui sont déjà très stressées par la prématurité de leur bébé ne sont pas toujours mises dans de bonnes conditions pour tirer leur lait. Avec de bons conseils, toutes les mamans produisent du lait En moyenne, un enfant à terme consomme 750 ml de lait maternel par 24 h. Dans le cas d'une naissance prématurée, cette quantité est en général atteinte 7 à 10 jours après l'accouchement. Cependant, les femmes ne sont pas toutes égales sur le plan de la production de lait. Certaines produisent la quantité nécessaire pour une journée en 4 à 5 tirages, alors que d'autres doivent extraire le lait plus de 12 fois ! Heureusement, si les procédures sont réalisées correctement, très peu de femmes sont incapables de produire assez de lait pour leur bébé. Il est scientifiquement prouvé que le lait maternel est le meilleur mode d'alimentation pour un bébé. Cependant, il existe aussi des laits industriels de bonne qualité. Le choix du mode d'allaitementdoit rester libre et personnel, et ne doit en aucun cas être influencé ou jugé par qui que ce soit.