Quelque 27 % des femmes seulement allaitent au sein leurs bébés Jadis considéré comme un geste naturel de la part de tous les Marocains et Marocaines, l'allaitement maternel est de moins en moins pratiqué par les femmes qui ne sont plus que 27,8 % en 2011 à allaiter au sein leurs bébés, contre 51 % en 1992, selon les enquêtes nationales sur la population et la santé de la famille. Dans l'espoir d'inverser cette tendance de plus en plus inquiétante, le ministère de la santé organise du 19 au 25 novembre la 3ème édition de la semaine nationale de promotion de l'allaitement maternel sous le thème « la mise au sein précoce : un pas essentiel pour la réussite de l'allaitement», dans l'objectif majeur de promouvoir la pratique de l'allaitement maternel. Tout en tirant la sonnette d'alarme sur la baisse de la pratique de l'allaitement maternel, les organisateurs rappellent que la mise au sein précoce durant la demi-heure qui suit l'accouchement n'est plus pratiquée que par 26,8 % des parturientes. A travers cette campagne, le ministère espère sensibiliser les mères en particulier et leur entourage sur l'importance de la mise au sein précoce dans la demi-heure qui suit l'accouchement, vue l'importance de cet acte dans la réussite de l'allaitement maternel et l'amélioration de la santé de l'enfant et de la mère, surtout que l'allaitement maternel réduit la mortalité infantile, et stimule le système immunitaire du bébé. Il protège aussi la femme contre les cancers du sein en période de pré ménopause. Dans ce cadre, le ministère de la santé, organisera plusieurs activités régionales de sensibilisation, en vue de promouvoir les bienfaits de l'allaitement maternel sur la santé de l'enfant et de la mère. Selon le programme national de l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant, l'allaitement exclusif au sein immédiatement après la naissance et pendant les six premiers mois de la vie est la meilleure source d'alimentation pour un enfant. Cette pratique permet d'éviter 13 pour cent des décès d'enfants de moins de cinq ans et par conséquent sauver des centaines de milliers d'enfants de la même tranche d'âge. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande l'allaitement maternel exclusif jusqu'à six mois et une introduction des aliments de complément à partir du sixième mois tout en maintenant l'allaitement maternel jusqu'à l'âge de 2 ans. Jusqu'à ces dernières années, l'allaitement maternel n'a pas été considéré comme un problème de santé publique au Maroc. L'idée que sa pratique était largement répandue et ne nécessitant pas d'action particulière était communément admise. Cependant, la pratique de l'allaitement maternel au Maroc connaît un recul inquiétant. En effet, en 1992, 51 % des enfants étaient nourris exclusivement au sein durant les six premiers mois de vie. En 2004 (Enquête nationale sur la population et la santé de la famille), ils n'étaient plus que 32 %, et en 2011, il est passé à 27,8 %. Par ailleurs, la mise au sein précoce durant la demi-heure qui suit l'accouchement n'est plus pratiquée que par 26,8 % des femmes. Les causes profondes de cette désaffection sont aussi bien d'ordre social, économique que culturel. Certains auteurs citent aussi les modifications de la structure familiale, avec notamment la perte de soutien de l'entourage. Conscient de l'importance de cette pratique idéale d'alimentation de l'enfant et conformément au plan d'action 2012 - 2016, le ministère de la santé a fait de la promotion, du soutien et de la protection de l'allaitement maternel une stratégie prioritaire. Protéger, promouvoir et soutenir l'allaitement maternel est la stratégie la plus appropriée pour assurer la survie et le développement harmonieux des enfants et ce dans le but d'atteindre les objectifs fixés par le gouvernement en terme de réduction de la mortalité infantile. Cette action est également inscrite dans le cadre de la Stratégie nationale de nutrition que le Ministère de Santé a élaboré en concertation avec les différents intervenants œuvrant dans ce domaine. Ce programme national de promotion de l'alimentation du nourrisson et du jeune enfant s'est fixé pour objectifs de faire passer la pratique de la mise au sein précoce des enfants dans la demi-heure qui suit l'accouchement à 50 % des femmes et celle de l'allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois de la vie des enfants à 50 des femmes aussi. Pour bien démarrer l'allaitement maternel, l'idéal est que la première tétée doit avoir lieu le plus tôt possible après la naissance, selon les spécialistes. La mère et son bébé sont souvent prêts à commencer l'allaitement peu de temps après la naissance. Si le bébé est né à terme et si aucun problème ne nécessite une séparation du couple mère enfant, la mère peut garder son bébé contre elle. Le contact précoce entre le nouveau-né et sa mère présente bien des avantages. Il facilite le démarrage de l'allaitement en utilisant au mieux les compétences et les réflexes du nouveau-né, il permet aussi au bébé de se réchauffer, améliore son bien-être et favorise l'attachement parents-enfants. Un bébé né à terme et en bonne santé n'a besoin que du lait de sa maman, précisent les spécialistes, selon lesquels, le colostrum est un «premier lait» qui évolue vers le lait mature au bout de quelques jours. De couleur jaune orangé et de consistance épaisse, il est très riche en protéines et en anticorps, ce qui en fait un aliment de choix, tout à fait adapté aux besoins de l'enfant pendant les 48-72h qui suivent sa naissance. Il est très nourrissant et facile à digérer. Cet «or liquide» est un véritable bouclier contre les microbes et en particulier les infections intestinales. Il est riche en vitamines, surtout la B12, nécessaire pour le développement du système nerveux, mais aussi d'oligo-éléments comme le zinc, le cuivre. Pour la maman, garder son bébé près de soi, lui permet de comprendre plus rapidement les besoins du bébé et sa façon de les exprimer. Quand le bébé est à coté, cela permet à la mère de mieux se reposer en répondant facilement à ses besoins. Cette proximité l'aidera pour allaiter à la demande le bébé, en repérant rapidement les petits signaux que le bébé envoie pour manifester sa faim. Les pleurs sont les derniers signes du nouveau-né pour exprimer un besoin, et il est inutile d'attendre qu'un bébé pleure pour lui proposer à téter. La proximité de la mère et de son enfant permet de satisfaire tous les besoins du bébé : de tétées, de contact, de sécurité, de chaleur, de mouvement... Le lait maternel est parfaitement adapté au bébé, il couvre tous ses besoins nutritionnels pendant les six premiers mois de sa vie. Sa composition évolue durant la tétée (plus aqueux au début, plus riche en graisse à la fin de la tétée), et d'une semaine à l'autre. Le lait maternel contient les éléments qui permettent au bébé de se défendre contre les infections (grippes, infections intestinales, ...). C'est le seul aliment qui contient tous les nutriments (protéines, glucides, lipides, minéraux, oligo-éléments, ...) nécessaires au développement de l'enfant et qui convient parfaitement aux besoins de l'enfant pendant les six premiers mois de sa vie. Ensuite, l'allaitement au sein doit se poursuivre jusqu'à l'âge de deux ans, voire plus longtemps avec l'introduction des aliments de complément. L'allaitement maternel exclusif durant les 6 premiers mois permet une réduction du risque allergique chez les nourrissons à risque (père, mère, frère ou sœur allergique). Il protège de nombreuses maladies : maladies digestives, diarrhée, otites, bronchites, méningites et participe également à la prévention ultérieure de l'obésité pendant l'enfance et l'adolescence. Les spécialistes font remarquer aux mères que le choix de ne pas allaiter son bébé doit être une décision définitive. Une fois la décision prise de donner le biberon à la naissance de leur enfant, les mères ne doivent plus revenir en arrière. Il est en effet difficile d'allaiter après plusieurs jours d'arrêt.