Les mères n'allaitent plus comme avant. Tel est le constat dressé par plusieurs pédiatres marocains. L'allaitement précoce (dès la naissance) est réalisé par 52% des femmes, tandis que l'allaitement exclusif ne concerne que 15% d'entre elles. Le geste est souvent considéré comme archaïque. L'OMS recommande cependant un allaitement exclusif durant les six premiers mois, puis l'introduction progressive des différents aliments entre six mois et deux ans. Au niveau mondial, moins de 40% des nourrissons de moins de six mois sont allaités exclusivement au sein. A quoi est due cette désaffection ? «Plusieurs facteurs entrent en cause, en particulier les facteurs sociaux. La femme est plus active et son souci vis-à-vis de son image est grandissant. Il lui est de plus en plus difficile de réaliser ce don de soi qu'est l'allaitement», nous apprend le Dr Houda Hjiej, pédopsychiatre à Casablanca. Le développement de l'industrie agro-alimentaire et la mise sur le marché d'aliments diététiques infantiles ne sont pas étrangers à la situation. Le biberon est donc devenu une solution de facilité. Or, le lait maternel présente des vertus qu'aucun autre lait ne peut remplacer, vertus bénéfiques tant pour la mère que pour l'enfant. Les vertus du lait maternel Selon l'Alliance mondiale en faveur de l'allaitement au sein, «l'allaitement maternel est le meilleur moyen d'apporter aux nouveau-nés les nutriments dont ils ont besoin pour grandir et se développer en bonne santé». Pour l'enfant, l'allaitement pourrait également «jouer un rôle dans la protection contre le diabète, l'obésité, les caries et la sclérose en plaques.» Pour la mère, «une durée d'allaitement de douze mois (dans la vie) réduit de 30 % le risque de cancer du sein durant la pré ménopause». «Il reste également un moment d'échange privilégié, qui permet de renforcer les liens entre la mère et son enfant», précise le Dr Hjiej. L'affection ne peut pas être produite au niveau industriel. Avis à toutes les mères : ne soyez pas entêtées vis-à-vis de la tétée.