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Indexation des prix du carburant : Les transporteurs menacent grève : Une réunion entre M. Boulif et des représentants du secteur aboutit à une commission
Les routiers professionnels, tous segments confondus, annoncent la couleur. Pas moins de onze (11) associations, fédérations et autres syndicats montent au créneau et préviennent d'un débrayage de 72 heures, à partir de lundi prochain, pour protester contre la hausse du prix du gasoil. Un communiqué parvenu à la rédaction et co-signé par la Fédération marocaine de l'Union des transporteurs publics de personnes, le syndicat national des investisseurs des petites entreprises de transport routier des voyageurs, la Fédération des patrons de transport sur route, la Fédération nationale de transport routier de voyageurs, la Fédération nationale des syndicats des patrons de transport routier, le syndicat national des professionnels de taxis au Maroc, le syndicat national des professionnels de poids lourds, le syndicat national des professionnels d'autocars au Maroc, la Fédération nationale démocratique de transport national, la commission de coordination nationale des professionnels de transports et enfin le syndicat national des taxis. Le communiqué fait référence à la décision prise par le gouvernement de mettre en application le système d'indexation des prix des carburants, le 16 septembre dernier, une mise en application qui s'est illustrée par une deuxième hausse des prix des carburants à la pompe, après celle de juin 2012, et souligne que les signataires se trouvent dans l'obligation de geler toute activité de transport routier. Pendant 72 heures, il n'y aurait ni autocar ni taxi pour servir les voyageurs, de même qu'il n'y aurait aucun camion pour transporter les marchandises sur les routes marocaines. Et ce, à partir de lundi 23 septembre. Il s'agit là d'une mise en demeure au cabinet Benkirane, pour que le gouvernement active les mesures alternatives promises au secteur par le chef du gouvernement suite, déjà, aux augmentations des prix de carburant de juin 2012. C'est dire que les professionnels de la route, alors qu'ils attendaient des mesures qui estomperaient les séquelles laissées par la hausse de juin 2012, ont été frappés par une autre hausse des prix à la pompe. Les signataires du communiqué en question tiennent à affirmer qu'ils n'ont participé à aucune réunion avec le gouvernement avant la mise en application du système d'indexation. (NDLR : le communiqué en question est daté du 16 septembre, mais ne nous est parvenu que le 18 septembre, soit après une réunion avec les professionnels du secteur sur fond de la récente indexation des prix des carburants avant-hier mercredi 18-9). Mais rien ne nous éclaire si ce sont les mêmes représentants des signataires du communiqué qui ont été à la réunion de mercredi avec M. Boulif. En tout cas, au terme de cette réunion, il a été procédé à la constitution d'une commission technique qui regroupe membres du gouvernement et professionnels du transport. Objectif: étudier l'ensemble des doléances des professionnels dans le secteur, à la lumière de la récente indexation des prix des carburants, dixit Mohamed Najib Boulif, le ministre des Affaires générales et de la Gouvernance. De son côté, le président de la Fédération du Transport de la CGEM, Abdelilah Hafidi, a mis l'accent sur l'implémentation au niveau du projet de loi des finances 2014 de deux mesures de nature à limiter l'impact des hausse des prix des produits pétroliers sur la tarification et sur le pouvoir d'achat du citoyen. Ces mesures portent, selon lui, sur l'implémentation de la notion du gasoil professionnel qui consiste en la récupération d'une partie de la Taxe Intérieure de Consommation sur les produits pétroliers (TIC), ainsi que sur l'augmentation de la TVA appliquée sur le gasoil de 10 à 20 % en vue de faciliter le travail de l'entreprise. N'empêche, est-ce parce qu'ils ne veulent pas attendre de voir à quelle sauce ils seront mangés en 2014, que les onze associations sus mentionnées sont montées au créneau pour annoncer leur débrayage ? Un débrayage qui interviendrait, le cas échéant, à un moment crucial de la vie des Marocains. On imagine mal nos routes, à une vingtaine de jours de l'Aïd el kébir, sans le va-et-vient des camions transportant les moutons. On imagine mal ces veilles de fête sans les assauts sur les autocars et autres taxis inter-urbains. Peut-être est-ce une tentative d'escalade pour assigner les responsables à régler la crise au plus vite, mais on ne peut que comprendre leur impatience. Du moins elle se justifie, par le fait qu'ils (les signataires) ont attendu près de 15 mois pour qu'on respecte la promesse de la mise en application de mesures alternatives, promises au secteur par le chef du gouvernement suite, déjà, aux augmentations des prix de carburant de juin 2012. Et ils n'ont eu droit qu'à une autre augmentation des prix de carburant. Et chat échaudé craint l'eau froide.