Les tarifs du transport routier ont subi une hausse de 5%, opérationnelle depuis le premier septembre. Une augmentation décidée par la Fédération nationale du transport Routier (FNTR), qui l'impute à diverses raisons, dont la récente augmentation du prix du gasoil. À compter du premier septembre, les prix du transport routier de marchandises ont augmenté de 5%. Les économistes l'ont prédit et puis, il fallait en toute logique s'y attendre après la récente hausse des carburants à la pompe. Cela, même si, officiellement, la Fédération nationale du Transport routier (FNTR) impute cette augmentation à plusieurs facteurs. Ainsi, dans son communiqué de presse, la FNTR indique en substance que : «les dernières augmentations des coûts relatifs aux accidents du travail, du SMIG, des droits d'utilisation des autoroutes et celle du prix du gasoil à partir du 25 août dernier ont entraîné l'accroissement du coût de revient du transport des marchandises de 5%». La FNTR, qui rassemble tous les transporteurs de marchandises et de voyageurs au niveau national, leur a d'ailleurs adressé une circulaire relative à l'application de cette augmentation. Celle-ci, selon le même communiqué, est censée contribuer d'une part à l'amélioration du parc national du transport routier et d'autre part à une meilleure gestion des entreprises nationales de transport, afin de leur permettre une plus grande compétitivité lorsque la zone de libre-échange sera entrée en vigueur. La FNTR parle, par ailleurs, de sa préoccupation pour ce secteur d'activité qui joue un «rôle d'auxiliaire efficace et dynamique» pour l'économie nationale. Aussi, et dans le sillage des actions visant à améliorer la qualité et la sécurité des transporteurs routiers, la FNTR appelle à a mise en œuvre (par le gouvernement) des mesures prévues et découlant du contrat-programme signé en mars 2003. Celles-ci, concernent notamment: l'incitation au renouvellement du parc des véhicules industriels vétustes, l'exonération des droits d'importation sur les dispositifs de sécurité (ABS et le contrôle de stabilité), la co-responsabilité du transporteur et du chargeur pour les pratiques de surcharge technique du véhicule. Cependant, certains professionnels du secteur ne sont pas si optimistes quant à la réalisation de ces mesures. Pour eux, ces 5% de hausse ne sont pas considérables ou conséquents, eu égard à l'évolution qualitative qu'on leur exige. Il faut dire aussi que l'amélioration de l'aspect qualité des véhicules de transport routier, qu'il s'agisse de poids lourds ou d'autocars pour voyageurs, est une question très liée avec celle de la sécurité routière. D'ailleurs, l'annonce de cette hausse intervient quelques jours à peine après le terrible accident d'Timintanout qui a fait 29 morts sur la route reliant Marrakech à Agadir. D'autres professionnels du transport routier de marchandises n'hésitent pas à considérer cette hausse (5%) d'insuffisante, ou tout juste leur permettant de rentrer dans leur comptes plutôt que d'améliorer la qualité de leurs prestations. Du coup, on pourrait croire que l'avenir des entreprises de transport routier est en danger, puisque la composante «gasoil-essence» pèse lourdement sur leurs comptes d'exploitation. Comme quoi, les 20 et 30 centimes majorés respectivement au gazole et à l'essence n'auront pas d'incidence négative que sur les le pouvoir d'achat du consommateur et le niveau de consommation des ménages en général. L'économie marocaine en serait-elle alors sérieusement menacée ?