Le devoir, c'est ainsi qu'on parle maintenant de la vague de solidarité, déployée sans chichi avec une crise qui s'allonge, pendant qu'elle ralentit, dans les pays riches, qui n'en ont pas bavé, pendant qu'elle envoyait les desperados sur le pavé à Madrid, à Athènes ou à Lisbonne où Salazar avait bloqué les loyers durant 40 ans, comme Hassan II qui avait soulagé les loueurs dans la douleur. Le devoir ou el ouajib, qui dépanne Souâd, Najib et Milouda, à la veille de l'aïd qui ne rend plus saïd tout le monde, quand on n'avait pas besoin de faire des dépenses à Marjane pour ne pas tomber en panne, les jours fériés, quand les gosses se contentaient de la séance spéciale au cinéma du quartier, sans se ruiner avec des recharges et des Big Burger, en jellaba de l'aïd ou en jean de Springfield. Le devoir coïncide avec la nouvelle conscience citoyenne, mieux que l'expression sens du partage, qui fait traverser à la nage le Bouregreg – les jeunes plongent alors que le réaménageur a tenté d'interdire la baignade – ceux qui ont des scorpions dans les poches, qui leur donnent la rage et pas encore des morpions. stop. Signe des temps. Après avoir loué son appartement pour dix jours, qui donne sur la mer, à une famille de vacanciers, venus de l'intérieur des terres, une call-girl qui est aussi une mère de famille, recommence à louer sa maison, à des couples, le temps d'un samedi soir, histoire d'être à l'abri des regards, dans la voiture sur un parking, ou des vérifications de papiers - nos frères africains seront servis prochainement – qui peuvent tourner au scandale. La call-girl loue son appartement pour 500 dh la nuit, afin d'acheter des cahiers, des classeurs et une recharge Inwi, à l'occasion d'une rentrée scolaire qui fait mal aux molaires avec des dépenses illimitées, après des vacances limitées. stop. Echos de la vie carcérale. Après la coc dans l'œuf, des gardiens de détention à la prison de Romani, centre pénitencier en zone rurale, ont découvert du haschisch dans du poulet rôti et bien ficelé. La femme qui a apporté la djaja b' kamounha, a juré qu'elle n'était pas au courant de la tromperie sur la marchandise. Difficile de faire avaler la couleuvre au juge d'instruction de Romani. stop. Un journaliste égyptien en prison. Au pays de Nefertiti, de Kéops et Kefren, la censure ne frêne plus. La liberté d'expression est en panne. Même sous Moubarak qui n'en a pas fini avec la justice – sa libération provisoire, c'était du pipeau – il n'y avait pas tant de coups bas, qui font dire aux journalistes égyptiens : vivement un retour à la houria, pour laquelle se sont battus les enfants de Gamal Abd Nasser, qui n'était pas un démocrate et qui n'était pas dénoncé, par des réseaux sociaux, qui tiennent aujourd'hui le haut du pavé et que des censeurs déroutent. A suivre dans le feuilleton dramatique de la mère de l'univers. stop. Casting. Une boîte de production cherchait à Rabat des figurants européens, disait-elle, pour le tournage d'un film dirigé par un cinéaste réputé des USA. L'annonce précisait : des figurants européens, au lieu de figurants de type européen. Car au Maroc, il y a des Marocains qui ressemblent à des Flamands ou à des Luxembourgeois. Les résistants français ne parlaient-ils pas de chleuhs, en parlant des boches, tellement ils avaient la peau blanche avec des yeux bleus ? De même qu'il y a des Fassis ou des Jeblis qui ressemblent aux blancs des régions de moules farcis. stop. Ça alors ! Bachar El Fassad est devenu un interlocuteur avec qui les grands ont décidé de pratiquer, une fois de plus, la diplomatie qui rappelle celle du ping-pong sino-américain et le temps de Kissinger moins menteur que George W. Bush, qui a menti sur Saddam qui veut dire dans les bas-fonds de Bab Er-Rahba et à Sidi Bouhaja, la grande bouteille de pinard qu'on avale sans kemia, sans épinards. Bachar qu'on n'appelle plus El Fassad, comme si l'invité à négocier carte sur table, était redevenu fréquentable, reste un homme qui combat le terrorisme – lui aussi accusé d'utiliser les armes chimiques - mais qui a du sang sur les mains. Maintenant, Damas, après son coup d'éclat, qui en a fait une carte incontournable, vient de demander d'adhérer à la convention internationale sur les armes chimiques, maintenant que les portes s'ouvrent alors qu'hier encore, le régime alaouite - rien à voir avec les nôtres – tirait sur les foules. Bachar ? Pas folle la guêpe. stop. Entendu sur RTL où Jingen veut détrôner Georges Lang, vieille charrue qui ne veut pas arrêter son vieux char, comme Bouvard qui bat le record des vieux bobards. « Un enfant retrouvé mort, traces de morsures et baisers d'affection ». Quoi, les baisers d'affection tuent ? Ma parole, c'est Mama Ghoula qui, à force d'étreindre son gosse, l'a bouffé... stop. L'entraîneur Taoussi va rejoindre les vestiaires, pour ne plus revenir sur le terrain. La fédération ne renouvellera pas le contrat, car ça commençait à sentir le roussi, le réchauffé ces défaites qui ne donnaient plus envie de faire la fête dans les rédactions malédiction où on tressait des lauriers - tiens, ils ont envahi le jardin d'essais, un jardin public toujours fermé au public – aux têtes d'affiche qui se trompent de fiches, chaque fois qu'il faut faire le tri. Le pire dans ces histoires de coach bouche cousue, c'est qu'on attend longtemps avant de trancher, pendant que les hommes de valeur se retirent dans les tranchées pour assister, de loin, aux jeux de massacre où l'on gaspille un argent fou qui pourrait servir à traiter les eaux usées à Aglou ou à Taounate qui n'est pas le patelin de Taoussi qui va certainement réclamer « floussi » après la rupture du contrat. stop. Le Musée des Arts Contemporains à deux pas de la MAP et du Consulat de France est surnommé le «Taj Mahal» par des artistes, que Mehdi Qotbi au four et au moulin qui choisit ses courtisans, qui disent que ce musée qui se veut moderne avec des œuvres contemporaines, a choisi une architecture orientale, avec des courbes, des arcs et des formes qui ressemblent tantôt au chakor, tantôt au chignol. Le jour de l'inauguration, on fera venir Ba Jeddoub, en allumant de l'encens qui lui donnera encore plus un air made in Orient... stop. Pour une fois, des blocs de béton construits en ville à usage de bureaux ou de commerces où l'on vend des cocktails de fruits et des copies de Miro, n'ont pas l'air d'inquiéter. «Er-Ribat» sorti de terre non loin de la Place Ibn Sina, ex-Bourgogne, où il y a Ouazzani et sa harira, et le chibani du kiosque de journaux bien achalandé – celui près du Jeff qui fut un bijou avec des revues diverses où on trouvait «l'Arche», apprécié par les juifs intellectuels de Rabat. Er-Ribat, c'est un immense complexe immobilier qui a évité l'encombrement qui ne fait pas de place au soleil et au luxe de l'espace intelligent. Reste maintenant à savoir quelle note il va apporter sur cette place dominée encore par madame Ali, la doyenne de la place qui perdra sa place si elle va à la chasse. Quartier à suivre à l'heure des grands chamboulements du Ribat El Fath menacé par El Baht qui va remettre les comptes à zéro. stop. Pauvre Résidence où se réunissaient les vizirs et les menhirs du Protectorat, dans un cadre verdoyant et enchanteur où Lyautey se promenait à pied ou en cheval arabe venu de Birmingham ou de Bir Jdid. Aujourd'hui, le bois de la Résidence est abandonné, terre défrichée, ni capucines, ni marguerites. Image désolante de cet espace qui nous donnait autrefois des frissons quand on allait à pied au Chellah qui bat la mesure du jazz pour le bonheur des derniers coopérants qui se croient à Marcillac avec à la batterie Dellubac. Encore heureux qu'il y a encore des grilles comme à Fontainebleau, sinon les clochards, dans ce terrain délaissé, y éliront domicile à l'heure où on réhabilite les sans-papiers et bientôt les sans domicile fixe, qui ont besoin, eux aussi, d'être aidés. stop. Satellite. Des chaînes sont revenues après des mois chaotiques sur le cathodique. Le technicien de la joutiya appelle un client : «Safi, tu peux capter TF1». Sans savoir que le «cliane» qui voulait charger son récepteur, s'en moque de «TF1», la chaîne du crime et des moujrime. A la rigueur, «FR3», chaîne du secteur public qui incarne encore la pluralité, sans promiscuité. stop. Il n'y a pas que l'Océan et ses maisons de passe. Ça se passe aussi à l'Agdal, où, dans la rue du privilège sans ménage, le soir, les clients et des filles en short scintillant, dérangent les riverains qui sont obligés de supporter le va-et-vient, des excités qui se croient dans les nuitées de Pigalle où la pègre ne donne plus la gale à des filles de la DASS, qui s'offrent le luxe de se payer des déodorants et des crèmes lubrifiants, venus du Benelux... stop. Bonnes tables. Rectif. Il fallait lire les crêpes bretonnes de Rabat et non Casablanca... Au 40, Avenue Al Alaouiyyine, c'est toujours un régal. Produits frais, recette maison. Malo accueille comme à Saint Malo. stop. Le Bateau rive gauche et le restaurant gastro rive droite, ne font aucune promo, comme si c'était dans la poche. Alors qu'il faut inviter ceux qui comptent, qui mesurent les températures qui montent. Quand on va au bal, on danse. Pas tout seul... stop. A mercredi.