Les autorités égyptiennes ont renforcé les mesures de sécurité dans la péninsule du Sinaï à la suite de la revendication par un groupe islamiste de cette région de la récente tentative d'assassinat contre le ministre de l'Intérieur, rapporte lundi l'agence de presse officielle Mena. Ansar Baït al Maqdis a revendiqué dimanche l'attentat suicide manqué de jeudi dernier au Caire contre le ministre de l'Intérieur Mohamed Ibrahim. Il a promis de nouveaux attentats. «Ce qui suivra sera pire», a affirmé dimanche sur internet le mouvement islamiste qui avait revendiqué l'an dernier des tirs de roquettes en direction d'Israël. Le gouvernement a ordonné un renforcement des contrôles sur les grands axes routiers et aux principaux carrefours du Sinaï, où les islamistes sont de plus en plus actifs depuis le 3 juillet, quand l'armée a déposé le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Il s'agit aussi de contrôler les passages entre le Sinaï et le reste de l'Egypte, les autorités craignant des attentats à la voiture piégée avec des véhicules volés aux forces de sécurité. Samedi, l'armée a lancé une offensive contre des djihadistes près de Cheikh Zouaid, dans le nord de la péninsule près de la bande de Gaza, faisant au moins 30 morts ou blessés. Des violences sporadiques se sont poursuivies lundi. Les forces de sécurité ont tué neuf personnes et procédé à dix arrestations d'»éléments armés» près de Rafah et de Cheikh Zouaid, rapporte mardi l'agence Mena. Dans deux autres incidents distincts, trois militaires ont été blessés par des tirs dans le centre du Sinaï, a rapporté Mena, et un autre militaire a été abattu par des hommes armés à Ismaïlia, le long du canal de Suez, a-t-on appris de sources médicales et proches des services de sécurité. Selon des responsables des services de sécurité, Ansar Baït al Maqdis compterait entre 700 et mille militants. C'est le deuxième groupe djihadiste le plus important du Sinaï après Salafiya Djihadiya, qui aurait environ 5.000 combattants. Ansar Baït al Maqdis a aussi revendiqué au cours des deux dernières années une dizaine d'attentats contre le gazoduc qui relie l'Egypte, Israël et la Jordanie.