Un pays qui n'a pas de mémoire ne peut prétendre à un avenir. Les archives relèvent de l'Histoire et constituent l'essentiel de notre mémoire, en particulier les archives audiovisuelles. Le cinéma, la télévision et la radio constituent quotidiennement des archives et développent en même temps notre Histoire et de ce fait méritent de l'intérêt. Au Maroc, la constitution des archives «audio» et «vidéo» n'attirent pas assez d'intérêt de la part des pouvoirs publics et les générations futures ne nous pardonneraient jamais cette négligence. Car, en n'accordant pas assez d'intérêt aux archives, nous détruisons la mémoire des générations qui viennent, celles de nos enfants et de nos petits enfants. Et pour preuve, l'absence d'un organisme chargé de la protection du patrimoine audiovisuel à l'instar de l'I.N.A en France (Institut National de l'Audiovisuel). «Radio Maroc», qui a donné naissance à la R.T.M. puis à la S.N.R.T. a existé depuis 1928. Le C.C.M. a vu le jour en 1944. La télévision d'Etat a démarré en 1962. Autant de dates qui dénoncent également des situations relatives aux archives de ces établissements qui ont du mal à ressusciter. Il n'y a qu' voir la programmation télévisuelle pour se rendre compte d'une réalité amère. Il n'y presque pas d'émissions politiques, économiques, culturelles ou artistiques qui utilisent des archives hormis cette émission défunte «Filbali Oughnia», réalisée par Mohamed Minkhar sur conception de Mohamed Kaouti, et puis celle qui continue grâce aux efforts louables des concepteurs de l'émission «Fi Dakira». Quant à «Masar» sur la chaine 2M animée par Atik Benchiguer, cette émission aurait due être conçue autrement qu'une émission de variétés. Elle repose sur le principe d'un hommage rendu à une personnalité du monde culturel et artistique. Si les témoignages restent un facteur aidant à la crédibilité de l'émission, on comprend mal le reste du programme constitué de variétés artistiques qui contredisent fâcheusement avec l'esprit de l'hommage. On apprendrait plus sur la personne invitée en passant des archives relatant ses travaux anciens: photos, extraits de films et images télévisuelles à l'appui, montrant notre artiste à l'œuvre. Un simple voyage à travers les chaines de télévision internationales nous permet de dégager cette vérité: toutes les chaines programment des émissions puisant dans les archives nécessitant des efforts de recherche et faisant appel pertinemment à la mémoire. Décidément, quand on n'a pas de mémoire....