Son nom est indissociable du théâtre Badaoui au sein duquel elle a aiguisé ses armes. Devenue membre à part entière de la troupe en question, elle participa à de nombreuses pièces mises en scène par Abdelkader ou Abderrazak Badaoui, son mari qui l'a initiée au jeu jusqu'à devenir actrice professionnelle. Tentée par le cinéma et la télévision, elle est devenue un visage familier. Telle est Aicha Sajid, une comédienne dont la vie fond dans le métier d'actrice. Aicha Sajid est née en 1948 à Casablanca. Dès sa prime enfance, elle découvrit un penchant pour le jeu en particulier en imitant les autres, encouragée en cela par un membre de la famille. Au sein des colonies des vacances, elle est régulièrement sollicitée pour livrer quelques imitations ou même chanter ou danser devant l'admiration du jeune public. L'année 1964 va marquer un tournant dans sa vie alors qu'elle avait 16 ans. Elle avait pris l'habitude de suivre les représentations hebdomadaires destinées aux étudiants par la troupe "Badaoui à la "Jeunesse et le Sport". Cette année là, la troupe ouvrit ses portes aux jeunes talents voulant exercer dans le théâtre. Sajid saisit sa chance en s'inscrivant aux cours d'art dramatique dispensés par Abderrazak Badaoui pendant deux ans. En même temps, on lui confit quelques rôles secondaires avant d'incarner des rôles principaux à partir de 1967, en particulier des rôles d'épouse ou de mère alors qu'elle n'avait pas encore l'âge. En 1969, dans "Oulidat Zanka", elle incarna le rôle d'une grand-mère même sans vraiment se gêner. Au début, un pilier de la troupe, nommé Abderrazak Badaoui, s'opposa farouchement à son intégration à la troupe car elle était encore mineure avant d'être convaincu par sa détermination. Cependant elle acquit une expérience riche et suffisante pour affronter l'avenir avec professionnalisme. Au sein de cette troupe, qui constitue une certaine tendance du théâtre marocain, Aicha Sajid se conforma à un planning annuel bien tracé, un programme concis et rigoureux exigeant l'engagement de l'acteur à long terme. Cela ne l'empêche pas de participer à quelques dramatiques et feuilletons réalisés par Ahmed Haidar ou Ahmed Sidki notamment dans "Bou3azza Lahkim" en quatre épisodes en 1988. Sa relation avec Abderrazak Badaoui commença sur les planches quand il osa l'embrasser sur le front durant une scène romantique, geste auquel la jeune actrice n'était nullement préparée. Sentant sa partenaire dérangée par ce geste absent dans le texte, Abderrazak s'excusa par la suite du préjudice causé à la comédienne. Naquit alors entre eux une relation soldée par un mariage en 1972. Depuis, Sajid a évolué au sein de la troupe avec l'autre comédienne Naima Illias, et durent accompagner la troupe jusqu'à la fameuse séparation des frères Abdelkader et Abderrazak. Au cinéma, Aicha Sajid n'a été que très peu sollicitée et pourtant en 1973, elle joua déjà aux cotés des autres membres de la troupe sous la direction d'Abdellah Mesbahi dans "Silence, sens interdit". Dix ans plutard, la fille du réalisateur, Imane, la comptait parmi la distribution dans '"Traces sur l'eau" rebaptisé "Le paradis des pauvres". De son coté Mohamed Lotfi lui confia un rôle à la hauteur de sa personne dans "Rhésus, le sang de l'autre". Quant à la télévision, en plus des productions et réalisations du mari, d'autres cinéastes souhaitent sa participation car ils jugent Aicha Sajid comme une comédienne de valeur.