Le Maroc peut souffler: Le conseil d'administration du Fonds monétaire international, réuni mercredi, a finalement décidé de maintenir la ligne de précaution qu'il a accordée à notre pays en août 2012, un bol d'oxygène prévu sous forme de Ligne de précaution et de liquidité (PLL), d'un montant de 6,2 milliards de dollars, pour réanimer l'économie marocaine en cas de chocs externes entraînant une crise économique grave. Le FMI a pris note de la volonté du Maroc de se servir de cette ligne de crédit en tant qu'assurance contre les risques exogènes et de continuer à déployer les efforts pour réduire le déficit budgétaire et d'entreprendre la réforme du système de compensation dans le sens de la réduction des subventions à différents produits de consommation. S'agissant de la crise, le Maroc en était aux seuils les plus proches, et non pas seulement en raison des chocs externes qui ont été évités du fait de quelques améliorations du commerce mondial et de la baisse de la progression des cours mondiaux de l'énergie et des produits alimentaires. Elle était entretenue par un dérapage budgétaire se traduisant par l'élargissement du déficit du budget de 34,4 MMDH à fin juin 2013, contre 21,6 MMDH un an auparavant. Un tel déficit devait valoir au Maroc un retrait de la ligne de précaution, étant donné son importance par rapport au seuil fixé par le Fonds. En réaffirmant que le Maroc continue d'être qualifié d'avoir accès aux ressources de la PLL, le FMI a pris en considération un certain nombre d'éléments positifs dont le recul du déficit de la balance commerciale, les flux d'investissements extérieurs et la stabilisation des réserves de changes. Ainsi, au titre du premier semestre 2013, la baisse des importations s'est poursuivie, mais à un rythme moins marqué, du fait d'une vive reprise des approvisionnements en produits énergétiques au cours du mois de juin 2013 (+36,3% par rapport au même mois de 2012). Les exportations ont continué de se redresser et n'affichent qu'un léger recul au cours du premier semestre 2013: les ventes de phosphates et dérivés restent en baisse, celles de la construction automobile enregistrent une forte poussée et celles du secteur agricole et agroalimentaire, de l'électronique et de l'aéronautiques demeurent en progression. Au total, le déficit commercial s'allège de 5,3% et le taux de couverture des importations par les exportations s'améliore pour atteindre 48,6% contre 47,5% un an auparavant. S'agissant des flux financiers, des améliorations ont été relevées au cours de cette période avec une progression des flux des investissements directs étrangers au Maroc (+29,1%), une légère amélioration des recettes voyages de 2,1%, et une stabilité des transferts des MRE. Par ailleurs, et comme vient de le confirmer le Haut commissariat au Plan,'économie marocaine renoue avec la croissance qui se serait établie, au deuxième trimestre 2013, aux environs de 4,3%, en rythme annuel, sous-tendue par une forte progression de la valeur ajoutée agricole. Le FMI n'omet pas, cependant, d'insister sur le caractère «crucial» de la réforme du système de compensation et de la mise en place de filets de sécurité pour parer aux dérapages sociaux.