Réunis mardi à Londres pour aider la Somalie à se reconstruire, les représentants de 50 pays et organisations ont conclu que ce pays avait fait «des progrès significatifs» malgré la persistance de défis, notamment au plan sécuritaire. «La conférence a convenu que la Somalie avait fait des progrès significatifs», selon le communiqué final de la réunion internationale. «Le nombre des attaques de piraterie commises le long des côtes de la Somalie s'est considérablement réduit. La famine a reculé. La diaspora a commencé à revenir. L'économie est en train de renaître», se sont félicité les participants à l'issue d'une journée de discussions. Downing Street a précisé que les attaques de pirates somaliens avaient été réduites de 80%. Mais les insurgés islamistes shebab liés à Al-Qaïda restent «toujours une menace pour la paix et la sécurité», ont souligné les participants. Des attentats comme celui de dimanche à Mogadiscio, qui a fait au moins 11 morts et a été revendiqué par les shehab, «nous rappellent l'ampleur de la tâche restant à accomplir pour lutter contre le terrorisme», a jugé le Premier ministre britannique David Cameron. «Ce n'est pas seulement l'affaire de la Somalie (...) la sécurité du monde entier est en jeu», a assuré dans la journée le chef du gouvernement qui coprésidait cette conférence avec le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud». «Aider les jeunes Somaliens à échapper à la pauvreté est le meilleur antidote à l'extrémisme», a-t-il poursuivi. «Nous avons besoin de soutien, d'aide et d'investissements et de protection contre ceux qui essaient de nous abattre», a plaidé le président somalien. «Aucun pays ne s'est jamais remis seul d'un tel effondrement économique et social». Pour soutenir les forces de sécurité et le pouvoir somaliens, Londres a promis l'octroi de 35 millions de livres (41 millions d'euros). A cela s'ajoutent 145 millions de livres (171 millions d'euros) pour aider la Somalie à éviter de nouvelles famines dévastatrices après celle qui a fait 260.000 morts dont la moitié d'enfants de moins de cinq ans entre 2010 et 2012. L'Union européenne a pour sa part promis 44 millions d'euros pour aider à renforcer la police et à rétablir un «système judiciaire crédible» dans ce pays dévasté par plus de 20 ans de guerre civile. Washington a quant à lui annoncé 40 millions de dollars de fonds supplémentaires, sous réserve de leur validation par le Congrès. Au cours de cette conférence, la présence du nouveau président kényan Uhuru Kenyatta, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité, a fait grincer des dents. Le gouvernement britannique a mis en avant le «rôle essentiel» joué en Somalie par le Kenya qui «y a engagé quelque 5.000 soldats et accueille plus de réfugiés somaliens que n'importe quelle autre nation». David Cameron a par ailleurs rencontré le président kenyan en marge de la conférence, a confirmé Downing Street.«Ils ont parlé de la Somalie, de l'importance de la sécurité en Somalie et de l'importance de maintenir de bonnes relations entre la Grande-Bretagne et le Kenya», a indiqué un porte-parole des services du Premier ministre. Londres avait déjà hébergé en 2012 une conférence sur la Somalie.