Le chef du puissant mouvement chiite libanais a évoqué mardi une possible intervention directe de l'Iran et du Hezbollah sur le terrain car les «amis de la Syrie» ne permettront pas la chute du régime de Bachar al-Assad. L'opposition syrienne a dénoncé les «menaces» du mouvement chiite libanais. Hassan Nasrallah a reconnu pour la première fois l'engagement de ses troupes dans la région de Qoussair au centre de la Syrie et dans le haut lieu chiite religieux de Sayeda Zeinab, à l'est de Damas. «La Syrie compte dans la région de vrais amis qui ne permettront pas que ce pays tombe dans les mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfiri», faisant allusion aux extrémistes sunnites, a déclaré M. Nasrallah sur la chaîne du mouvement al-Manar. «Il y a actuellement des experts iraniens qui sont en Syrie depuis des dizaines d'année mais pas de forces militaires iraniennes car c'est maintenant le peuple syrien qui combat», a-t-il noté. «Mais, a-t-il ajouté, si la situation devenait plus dangereuse, des Etats, des mouvements de résistance et d'autres forces seront dans l'obligation d'intervenir de manière efficace dans la confrontation sur le terrain», a-t-il ajouté. Le régime syrien est confronté à un rébellion armée qui a fait depuis deux ans plus de 70.000 morts, selon l'ONU. Par ailleurs, il a reconnu et justifié l'engagement de ses troupes dans la région de Qoussair au centre de la Syrie et dans le haut lieu chiite religieux de Sayeda Zeinab, à l'est de Damas. «Ces derniers mois, l'armée syrienne a été contrainte de se retirer de certaines parties de la région de Qoussair ce qui conduit les Libanais vivant dans cette région à se trouver confrontés à des groupes armés (rebelles anti-régime)», a-t-il expliqué. Il faisait allusion aux 13 localités se trouvant en Syrie et qui sont habitées totalement ou majoritairement par des chiites libanais. «Lorsque les attaques ont empiré et qu'un grand nombre de combattants (rebelles) se préparaient à prendre le contrôle de ces villages habités par les Libanais, il était normal d'offrir toute l'aide possible et nécessaire pour épauler l'armée syrienne, les comités populaires (milices locales pro-régime) et les habitants libanais», a-t-il dit en soulignant que «la bataille n'est pas finie». LPar ailleurs, il a justifié la présence des combattants du Hezbollah à Sayeda Zeinab en soulignant qu'ils combattaient les takfiri). «Il faut que des moujahidine (combattants de l'islam) honnêtes se dressent pour empêcher la chute du village et du mausolée de Sayeda Zeinab (...) Il y a des gens sur le terrain qui empêchent l'avancée des takfiri», a-t-il expliqué. Selon la légende, Zeinab petite fille de Mahomet et soeur de l'imam Hussein, vénéré par les chiites, y serait enterrée. Il a enfin mis en garde Israël contre une mauvaise appréciation. «Si vous pensez que la résistance au Liban est affaiblie en raison de qui se passe en Syrie, vous avez tort. Je préviens l'ennemi et tous ceux qui le soutiennent de ne pas commettre une bêtise car la résistance est en état d'alerte et a son doigt sur la gâchette», a-t-il dit. L'opposition syrienne a dénoncé les «menaces» du Hezbollah chiite libanais, dont le chef a mis en garde contre une possible intervention directe de l'Iran et du Hezbollah dans le conflit en Syrie aux côtés du régime. «Les Syriens et les Libanais espéraient (...) que le commandement du Hezbollah cesserait ses attaques à Homs et Damas et qu'il se rendrait compte de la gravité de la situation dans la région», indique un communiqué de la Coalition de l'opposition. «Mais (ils) n'ont entendu que des menaces (...) et des mises en garde contre l'embrasement de la région et un aveu sur l'ingérence dans les affaires syriennes», poursuit le texte diffusé dans la nuit. L'opposition a appelé le gouvernement libanais «à mettre fin immédiatement aux opérations militaires attribuées au Hezbollah dans des régions proches de la frontière syrienne», selon le communiqué, accusant le parti de «se tenir aux côtés du régime d'Assad dans sa guerre contre le peuple syrien». Le chef du Hezbollah s'est adressé dans son discours à la rébellion syrienne, affirmant «vous n'allez pas pouvoir faire chuter le régime militairement, la bataille est encore longue».