La pression monte sur le régime syrien après la révélation ces dernières semaines, par les services secrets de plusieurs pays, d'utilisation d'armes chimiques par les forces gouvernementales. Le président américain Barack Obama se voit aussi désormais dans l'obligation d'agir. « Les Etats-Unis reverront leur position sur la Syrie s'il est avéré que le régime de Damas a utilisé des armes chimiques contre les rebelles », a déclaré, mardi, le président américain. Mais pour l'heure la décision d'intervenir ou non en Syrie n'est pas encore à l'ordre du jour. Des experts mobilisés de l'autre côté de la frontière avec la Jordanie essaient de recueillir les éléments disponibles pouvant confirmer la thèse de l'utilisation d'armes chimiques. « Je dois être certain d'avoir tous les éléments. On ne sait pas comment ces armes ont été utilisées, quand elles ont été utilisées, ni qui les a utilisées », a notamment souligné Barack Obama. Car ces armes pourraient bien avoir été utilisées par les rebelles. En tout cas pour le moment aucune confirmation n'est possible d'autant plus que Damas refuse tout accès à son territoire aux agents des Nations Unies chargé mener l'enquête. « Si je peux établir que non seulement les Etats-Unis, mais aussi la communauté internationale sont sûrs que des armes chimiques ont été utilisées par le régime Assad, alors cela changera les règles du jeu », a encore insisté Barack Obama, qui visiblement ne veut pas commettre la même erreur que son prédécesseur, Georges W. Bush, sur l'Irak. Mais dans le contexte actuel du conflit syrien, une intervention étrangère ne ferait qu'aggraver la situation. Une guerre confessionnelle Cela cristalliserait encore plus la guerre confessionnelle entre Sunnites et Chiites (les alaouites au pouvoir étant issus du chiisme). D'ailleurs, mardi, le puissant chef du mouvement chiite libanais, Hassan Nasrallah, a évoqué une possible intervention directe de l'Iran et du Hezbollah en Syrie pour empêcher une éventuelle chute du régime de Bachar al-Assad. « La Syrie compte dans la région de vrais amis qui ne permettront pas que ce pays tombe dans les mains des Etats-Unis, d'Israël ou des groupes takfiri (faisant allusion aux extrémistes sunnites) », a déclaré Hassan Nasrallah sur la chaîne du mouvement al-Manar. « Si la situation devenait plus dangereuse, des Etats, des mouvements de résistance et d'autres forces seront dans l'obligation d'intervenir de manière efficace dans la confrontation sur le terrain », a-t-il ajouté. Un intervention étrangère ouvrira, sans doute, la voie à une instabilité chronique dans une des régions les plus sensibles du monde.