Le chef du Hezbollah chiite libanais, Hassan Nasrallah, a promis d'armer encore plus les combattants de son mouvement, après être apparu en public pour la première fois depuis 2008 mardi à Beyrouth à l'occasion du deuil chiite de l'Achoura. M. Nasrallah a fait une brève apparition devant ses partisans réunis dans la banlieue sud de la capitale libanaise pour commémorer le deuil de l'Achoura et s'est adressé à la foule depuis la tribune. Pour des raisons de sécurité, il s'est éclipsé au bout de quelques minutes pour se rendre dans un lieu tenu secret, d'où il a prononcé un discours retransmis sur des écrans géants. Il a alors promis que les «changements régionaux» en cours, une allusion à la révolte contre le régime syrien, l'un des appuis du Hezbollah, n'affecteraient pas l'approvisionnement en armes du puissant mouvement chiite. «Voici un message à tous ceux qui conspirent contre la résistance et misent sur un changement (dans le monde arabe). Nous n'envisagerons jamais d'abandonner nos armes», a-t-il déclaré. «Jour après jour, la résistance recrute plus de combattants, forme de meilleurs combattants et les armes de plus en plus lourdement», a-t-il ajouté, précisant que chaque arme rouillée était remplacée. Selon des experts, la crise en Syrie, qui menace le pouvoir du président Bachar al-Assad, a pourtant porté un coup sévère au Hezbollah dont Damas est avec Téhéran le principal soutien. La dernière apparition de chef du Hezbollah, cible pour Israël, remonte à juillet 2008, lorsqu'il était venu accueillir cinq prisonniers libanais libérés par l'Etat hébreu. Le Hezbollah, qui contrôle une grande partie du sud du Liban, et Israël se sont livrés une guerre dévastatrice à l'été 2006.