Conformément à la volonté de SM le Roi Mohammed VI de tisser une coopération multiforme et résolument solidaire envers les partenaires africains, le Royaume du Maroc a érigé plusieurs mécanismes dédiés à cette coopération et multiplié les initiatives d'assistance technique et de partage de son expertise avérée au service du développement de secteurs stratégiques au profit de nombreux pays africains frères. Afin d'insuffler une nouvelle dynamique à leur coopération bilatérale, le Maroc et ses partenaires africains ont opté pour la création et la réactivation des commissions mixtes pour consolider la base juridique de cette coopération. Ces commissions créent le climat favorable pour des consultations bilatérales périodiques, l'augmentation des échanges commerciaux et d'investissement, le renforcement de la coopération et l'échange d'expériences dans les domaines techniques, culturels, sociaux et humains. C'est à partir du milieu des années soixante-dix que des commissions mixtes ont été créées pour organiser et gérer la coopération bilatérale dans l'ensemble des domaines concernés par les accords, les conventions et les protocoles. Entre 1973 et 1987, soixante-trois accords de coopération ont été signés entre le Maroc et 17 pays africains : Côte-d'Ivoire, Cameroun, Sénégal, Zaïre (RDC actuellement) , Gabon, Nigeria, Guinée, Guinée Equatoriale, Comores, République Centrafricaine, Togo, Tchad, Mali, Gambie, Cap vert, Liberia et Niger. Ces accords portent sur les domaines culturels, scientifiques, techniques, commerciaux, du transport aérien, du transport maritime, des postes et télécommunications, financiers, de la marine marchande, du tourisme, de l'investissement, de l'agriculture, de la fonction publique, de la santé, des routes et des chemins de fer, de la formation professionnelle et de l'habitat. A partir de 1996, l'accroissement notoire de la création des commissions mixtes a contribué au renforcement des liens de coopération entre le Maroc et son espace africain. Durant les années 1996 et 1997, neufs nouvelles commissions mixtes ont vu le jour avec le Liberia, le Swaziland, le Cap Vert, le Mozambique, l'Erythrée, la Guinée Bissau, le Rwanda, le Tchad et l'Afrique du Sud. A l'heure actuelle, le Maroc se félicite d'avoir des relations de coopération suivies avec une quarantaine de pays africains. Cette coopération est actuellement régie par un cadre juridique comportant quelques 478 Accords, conventions et protocoles. Sa mise en œuvre est assurée par les commissions mixtes. Des dispositifs institutionnels, telle l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI), sont également mis en place pour donner une forte impulsion à cette coopération. Pour les pays d'Afrique subsaharienne, le Maroc a initié plusieurs actions solidaires ciblant des secteurs prioritaires tels l'agriculture et la sécurité alimentaire. Grâce à l'expérience acquise en matière d'ensemencement des nuages (pluies artificielles), le Maroc s'est engagé à partager son savoir-faire dans ce domaine avec de nombreux pays africains comme le Burkina Faso, à travers l'opération Saaga en vue d'aider ce pays à lutter contre la sécheresse. Le succès de cette expérience pilote au Burkina Faso, citée comme un véritable exemple de coopération Sud-Sud, a conduit un certain nombre de pays africains à solliciter le concours et l'appui du Maroc. C'est le cas du Cameroun, du Mali, de la Gambie, de la Mauritanie et du Cap-Vert qui souhaitent aussi tirer profit de l'expérience marocaine dans ce domaine, en vue d'améliorer la pluviométrie dans les zones qui connaissent un important déficit en eau. Le Sénégal a également été bénéficiaire du soutien technique et logistique permettant à ce pays de lancer son programme de pluies artificielles. Suite au succès qu'a connu ce programme et aux résultats positifs enregistrés, le Maroc a fait part à ses partenaires africains de sa disponibilité pour élaborer en commun, un projet de développement régional de provocation artificielle des pluies en Afrique en faveur des pays africains ayant exprimé des besoins dans ce domaine, contribuant ainsi à la réalisation de la stratégie du NEPAD visant la généralisation de l'accès à l'eau en Afrique d'ici 2015. Dans le domaine de la lutte antiacridienne, le Maroc, fidèle à sa politique de solidarité traditionnelle avec les pays africains, a contribué, en 2004, à la lutte contre l'invasion des criquets pèlerins qui a affecté la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert, le Tchad, le Mali et le Niger. D'importants moyens ont été mobilisés (pesticides, avions de traitement, véhicules, experts et techniciens), pour aider certains pays africains à lutter contre l'invasion des criquets pèlerins ayant causé des dégâts considérables à ces pays et à prévenir également une éventuelle invasion acridienne. La formation des cadres africains a toujours constitué un volet essentiel dans les activités de l'Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI) et nombreux sont les cadres africains qui ont été formés au Maroc dans une large gamme de filières universitaires et techniques. Disposé à partager avec son espace africain les expériences et l'expertise acquise par les professionnels marocains dans divers domaines de développement, le Maroc accueille chaque année des centaines de cadres africains pour effectuer des stages de formation et des cycles de perfectionnement dans divers secteurs. L'AMCI est devenue de plus en plus sollicitée et engagée aussi dans le domaine de la coopération économique et financière avec les pays du continent africain. Ce type d'activité, qui présente une plus-value indéniable dans la réalisation du développement durable, est appelé à occuper une part grandissante dans les actions de l'Agence. Plusieurs pays africains bénéficient aussi d'une assistance financière destinée à la réalisation de microprojets à caractère économique et social dans des secteurs vitaux comme l'éducation, la santé et la petite hydraulique rurale (forage de puits et adductions d'eau). Outre ces actions régulières de la coopération, le Royaume du Maroc a toujours été fidèle à l'esprit de la solidarité agissante en situations d'urgence et de catastrophes naturelles qui ont affecté des pays amis en Afrique subsaharienne. Courant 2012, le Maroc a envoyé une aide humanitaire au Niger pour venir en aide aux populations sinistrées, victimes des inondations. Dans la même année, le Royaume a été particulièrement sensible au calvaire des réfugiés maliens lors de la crise qui a ébranlé le Nord de ce pays. Des aides humanitaires ont été acheminées au profit de ces population tant au Mali que dans le pays voisin le Burkina Fasso. En mars de la même année, un hôpital militaire de campagne a été déployé à Brazzaville à la suite de la tragédie des explosions survenues dans un dépôt de munitions et qui ont fait des centaines de morts et de blessés. Le Maroc est engagé aussi dans la défense des intérêts du continent dans le cadre des divers partenariats entre l'Afrique et les autres régions du monde : Afrique-UE, Afrique-France, Afrique-Japon (TICAD), Afrique-Asie, Afrique-Amérique du Sud, Afrique-Chine, Afrique-Turquie, Afrique-Inde. C'est ainsi qu'à l'occasion du premier Sommet Afrique-UE, tenu au Caire, SM le Roi avait déclaré l'annulation par le Maroc de la totalité de la dette des pays africains les moins avancés et l'ouverture des frontières marocaines aux produits d'exportation de ces pays en franchise des droits de douane et sans aucune autre taxe. La coopération du Royaume avec les pays du continent, érigée en partenariat Sud-Sud agissant et solidaire, témoigne des fondements qui sous-tendent la présence marocaine en Afrique : le soutien au développement durable, la valorisation des compétences humaines et l'implication croissante du secteur privé ainsi que de nouveaux acteurs dans le transfert de savoir-faire et le partage d'expertise.