Les éditions Robert Laffont en France viennent de publier la traduction française de l'arabe (Syrie) du dernier roman de l'écrivaine syrienne Salwa Neimi, traduction effectuée par Leila Tahir. Ce roman raconte l'itinéraire de Hazar, journaliste syrienne, de mère chrétienne et de père musulman, quittant Damas et s'installant à Paris. Cet exil volontaire et délibéré donne l'occasion à l'auteure, elle-même résidant à Paris, et travaillant au sein de l'Institut du Monde Arabe, de s'interroger sur les thèmes de l'exil et du retour au pays natal. Tout au long de ce texte, Salwa Neimi évoque son passé, sa famille, ses amis, son statut d'exilée et donner d'elle-même « l'image d'une femme qui se bat pour rester libre ». Certes, le sujet de l'exil et d'un éventuel retour au bercail a souvent été traité par les auteurs de littérature arabe et spécialement maghrébine contemporaine. Salwa Neimi, elle, se démarque quelque peu par une écriture moderne et courageuse, forte et sans tabou. Sa plume, riche et originale lui a permis d'ailleurs d'être saluée et appréciée à sa juste valeur par la critique littéraire et, surtout, par les lecteurs un peu partout dans le monde, ce qui explique que « Presqu'île arabe » bénéficie d'une renommée mondiale grâce aux traductions demandées par plusieurs éditeurs des quatre coins de la planète... Salwa Neimi, qui est d'ailleurs une figure des lettres bien connue au Maroc, puisqu'elle a participé plusieurs fois au Festival international d'Asilah ou encore du Salin du livre de Casablanca, a connu le succès dès son premier roman, « La preuve par le miel », traduit lui de même en de nombreuses langues, y compris en chinois.