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Congrès régional de l'UGTM à Meknès Abdesslam Labbar reconduit à l'unanimité à la tête de l'Union provinciale
La dégradation de la situation sociale stigmatisée
Présidé par le Docteur Kenza El Ghali, membre du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, parlementaire, et membre du Bureau exécutif de l'UGTM, le Congrès régional de l'UGTM à Meknès s'est tenu dans une ambiance chaude avec une forte présence féminine. Dans son intervention, Mme El Ghali a brossé un tableau plutôt sombre de la situation sociale des masses laborieuses, tant dans le secteur privé que public, soulignant que presque rien n'a changé au fil du passage des gouvernements, auxquels l'actuel Exécutif n'a rien à envier dans le mauvais traitement de la chose publique. « Comme vous le savez, notre centrale syndicale est toujours à l'écoute de vos revendications et des atteintes à vos droits les plus élémentaires, hélas, les déceptions n'en finissent pas de prédominer. Avec l'avènement de l'actuel gouvernement, les promesses ont semblé au peuple marocain très « prometteuses ». De notre côté, nous avons bien voulu faire l'effort d'y croire », a-t-elle affirmé. Mais telle fut la déception générale, a-t-elle poursuivi, depuis la prise des commandes par ce gouvernement, nous ne constatons qu'une succession et un cumul de gaffes et de dérapages, consacrant une situation de crise, qu'il se contente de gérer et de développer. Nous ne cessons cependant de tirer la sonnette d'alarme auprès des différents ministères relevant de ce gouvernement, et à chaque fois, c'est soit l'expression d'une colère, ou des pleurnicheries de « désolation ». Ce gouvernement, c'est un fait, s'obstine à aller chercher la solution à la mauvaise gestion et la gabegie dans les poches des pauvres, or, les poches des pauvres sont bien vides, de ce fait, ces derniers ne cessent de s'enfoncer au profit des riches. Aujourd'hui, la situation est telle que la classe moyenne n'existe plus dans notre pays ; l'Histoire montre qu'une société régie par les deux extrêmes, riches d'une part et pauvres de l'autre, ne peut mener qu'à l'impasse. Notre combat n'aura de cesse tant que les couches laborieuses continueront à souffrir matériellement et moralement, en l'absence de lois, soit inappliquées, soit carrément inexistantes. Intervention de M. Abdesslam Labbar Dans son intervention, M. Abdesslam Labbar a souligné l'aggravation du pouvoir d'achat des couches populaires, à cause des salaires inadaptés et une cherté croissante des denrées alimentaires, celle du carburant, des loyers, des coûts scolaires, ceux des soins, etc. « Les magouilles du patronat, a-t-il dit, viennent aggraver la situation en faisant fi du statut du travail, SMIG compris, les renvois arbitraires sont monnaie courante au vu et au su des instances chargées de veiller au respect des lois et de la protection des intérêts des classes ouvrières. Ces mêmes instances semblent être dépassées par le pouvoir d'un patronat qui déborde impunément, tout comme durant les années de plomb. Cela perdure avec l'actuel gouvernement. C'est simplement intolérable et en contradiction totale avec ce que le parti majoritaire a promis aux Marocains dont il sollicitait le vote, est-ce là le destin d'un peuple qui ne cesse d'encaisser et de garder espoir au fil des gouvernements qui détiennent les rênes de son destin ?». « Notre quotidien, ajouta M. Labbar, est une course contre la montre entre les nombreux foyers de tension, opposant la classe ouvrière et un patronat aux multiples visages et manigances avec comme seul et unique souci de s'enrichir toujours plus, aux dépens d'une classe ouvrière au seuil de la misère, avec des salaires qui n'atteignent pas toujours le SMIG, un semblant de salaire impossible à répartir entre le loyer, l'alimentation, l'eau, l'électricité, la scolarité des enfants, les soins et tout le reste. N'est-ce pas là une politique de nature à inciter les masses populaires à un mécontentement généralisé, dont il est aisé d'imaginer les conséquences ? Le lobby derrière cette situation, au rythme effréné que connaît son mode de vie, n'aurait rien à perdre s'il traitait ses employés comme ils y ont droit, s'il relevait leur niveau de vie, ils n'en seraient que plus rentables. Tel est notre combat, c'est là aussi le rôle premier de tout gouvernement qui se respecte, le peuple ne comprend pas cette série de hausses des prix, d'interdits, de condamnations, d'atteinte au droit de grève et à la liberté de presse. Autant de décisions que nous n'aurons de cesse de dénoncer et d'affronter, c'est là notre raison d'être.