A l'occasion de la commémoration du 50 ème anniversaire de l'UGTM, l'union régionale de Meknès a organisé une conférence animée par MM. Mohammed Cherkani, universitaire, enseignant chercheur et Abdeslam Labbar, membre du bureau exécutif de l'UGTM, secrétaire national chargé de la région de l'Est et Conseiller à la deuxième chambre au siège du conseil régional Meknès-Tafilalet M. Mohammed Cherkani a passé en revue les principales dispositions du projet de loi sur les syndicats. Ils devront notamment tenir une comptabilité et sont soumis au contrôle de la Cour des comptes. Ils sont tenus d'organiser un congrès tous les quatre ans sous peine de perdre la subvention étatique. Tout en voulant doter les champs syndicaux d'un cadre légal moderne, répondant aux problématiques de transparence et de gestion démocratique, ce projet, selon M.Cherkani, présente des ambigüités qui pourraient entraver l'action syndicale. Trois orientations majeures du législateur dans ce texte, selon le conférencier, d'abord, restructuration interne des syndicats en vue d'une démocratisation des fonctionnements qui se matérialise notamment par le respect des dates des congrès (chaque quatre ans) et un contrôle de la gestion financière des centrales. Ensuite la problématique de la représentativité et enfin la consolidation des moyens d'action des syndicats par l'institutionnalisation de certaines pratiques de décharge, de formation… Concernant le projet de loi organique sur le grève, M.Cherkani a souligné que le texte met fin à l'effet de surprise, jugé fondamental dans l'exercice du droit de grève par certains syndicat. Le projet de loi organique donne une définition de la grève, ce qui réduit automatiquement le champ d'action, détermine le délai de préavis, 10 jours et le statut de ceux qui sont habilités recourir à une action de grève. Le projet garantit la liberté de travail pour les salariés non-grévistes et prévoit une possibilité de réquisition dans certains cas. Pour lui le projet pourrait, dans certaines dispositions, trop vagues, entraver la liberté de grève. Pour M. Abdeslam Labbar, membre du bureau exécutif de l'UGTM, secrétaire national chargé de la région de l'Est et Conseiller à la deuxième chambre, l'Histoire syndicale marocaine est étroitement liée à celle coloniale ainsi qu'aux flottements plus ou moins autoritaires des gouvernements au pouvoir. Cependant, elle aura toujours été caractérisée par un militantisme politique, citoyen et patriote pour l'indépendance d'abord, ensuite pour la dignité de l'ouvrier et du salarié. L'indépendance, selon M. Labbar aura permis à l'UMT de s'imposer jusqu'au milieu des années 60 grâce à l'unité des forces démocratiques conduite par le parti de l'Istiqlal. Après la création de l'UNFP, l'UGTM a vu le jour pour assurer la continuité de l'action de l'Istiqlal. Depuis sa création en 1960, plusieurs militants se sont succédés à la tête de cette centrale, commençant par Hachem Amine, puis Abderrazak Afilal, Mohammed Benjelloun Andaloussi et le militant Hamid Chabbat depuis le 9 ème congrès tenu en 2009 perpétuant ainsi une action syndicale responsable, équilibrée qui se nourrie de principes éthiques de citoyenneté active, de patriotisme et de défense des intérêts de la classe laborieuse dans le respect des lois en vigueur. Abordant le dialogue social, il a souligné que l'effort du gouvernement est réel, des avancées sont enregistrées mais cela reste en deçà des ambitions des travailleurs. Notons que les secrétaires provinciaux de Nador, Oujda, Jrada, Sefrou, Azrou, ainsi que plusieurs militants UGTM de la région de l'Est ont pris part à cette conférence animée par M. Abdelmajid Chaoui.