* Les mesures proposées par le Premier ministre pourraient être sans effet sur lérosion du pouvoir dachat des citoyens face à la hausse continue des matières premières. Lactualité a fait écho ce mois-ci du dialogue de sourds quest le dialogue social. Ce dialogue a été marqué par une série de réunions marathoniennes entre le gouvernement et les institutions syndicales les plus représentatives ainsi quentre le gouvernement et le Patronat. Le but de toutes ces parties prenantes est daboutir à un consensus qui tient compte de la cherté de la vie et de lérosion du pouvoir dachat des citoyens sans pour autant omettre la nécessité de la compétitivité des entreprises dans une ère de globalisation. Le Premier ministre sest ainsi penché sur lexamen dune série de mesures et de dispositions en vue de répondre aux attentes de la classe ouvrière et aux observations et propositions formulées par les partenaires sociaux et économiques lors du 2ème round du dialogue social, en prenant en considération les contraintes économiques que connaît le pays. Une conjoncture internationale marquée par la hausse des prix des produits alimentaires et des cours du pétrole et tout ce que cela a entraîné en termes defforts déployés par le gouvernement au niveau de la subvention des prix avec pour leitmotiv la préservation du pouvoir dachat. Le Premier ministre ne cesse de rappeler que dans une conjoncture très difficile, les pouvoirs publics ont décidé de ne pas affecter le pouvoir dachat des citoyens à travers la poursuite de la subvention des prix des produits alimentaires de base et des hydrocarbures, la préservation du budget alloué à linvestissement, la réunion des conditions favorables à la création demplois et à la lutte contre le chômage et la poursuite de lapplication des engagements pris à légard des couches démunies. Daucuns considèrent quau-delà de la portée de ces mesures, on se demande pourquoi le gouvernement na pas intégré de telles mesures dans la Loi de Finances 2008 ? Ou bien est-ce que les pouvoirs publics attendent le 1er mai pour faire de tels cadeaux aux syndicats ? La portée de ces mesures Pour ce qui est de lamélioration du revenu, le gouvernement de A. El Fassi a proposé une augmentation mensuelle du salaire net des fonctionnaires classés dans les échelles de rémunération de 1 à 9, allant de 300 à 459 DH sur deux étapes à partir du 1er juillet 2008. Ainsi, la moyenne daugmentation du salaire de ces fonctionnaires variera entre 10,4 et 18%. Aussi, les fonctionnaires classés aux échelles 10 et plus bénéficieront, à partir de janvier 2009 et, en deux tranches, dune revalorisation de leur salaire net de 432 DH au moins. Parmi les propositions, on enregistre également la baisse de lIR de 42 à 40% puis de 40 à 38% qui concernera toutes les tranches. Et pour ce qui est du secteur privé, lEtat a proposé daugmenter le SMIG de 10% et de faire bénéficier lensemble des salariés de ce secteur de cette amélioration du revenu, grâce à la baisse de lIR. Les salariés du secteur privé vont également bénéficier dune augmentation des allocations familiales qui passeront de 150 à 200 DH par enfant pour les trois premiers enfants. Aussi en matière de retraite, le gouvernement avait proposé laugmentation du montant minimum de la pension de retraite en passant de 500 à 600 DH par mois, sachant que 97% des retraités affiliés à la CNSS vont bénéficier dune exonération de lIGR à lhorizon 2011. Ces mesures sont-elles à même de préserver le pouvoir dachat ? Les nouvelles dispositions annoncées par lactuel gouvernement ne sont pas encore définitives. Les négociations entre le gouvernement et le syndicat vont bon train malgré plusieurs contraintes aussi bien internes quexternes. Lundi dernier, le dialogue social avait repris en fin daprès-midi avec lUMT suivie par la FDT. Le lendemain, cétait au tour de la CDT et de lUGTM. La question qui se pose est : est-ce quelles vont aboutir à un commun accord avant le 1er mai. Le torchon brûle encore. Le gouvernement essaie de trouver un compromis avant le jour de la Fête du travail. Les syndicats font de leur mieux pour riposter et mobiliser les foules ce jour-là et, partant, parvenir à leurs fins. Aussi, il est important de souligner que ces mesures ne pourront pas maintenir le pouvoir dachat en cas de statu quo. Une hausse du SMIG de 10% laisse entrevoir une augmentation de 180 DH. Or, la hausse des prix des produits de première nécessité est plus que proportionnelle à cette hausse du SMIG. Idem pour les hausses prévues pour les fonctionnaires qui restent très limitées, sachant quelles ne sont pas régulières. Toutes ces mesures restent sans comparaison avec celles de la Loi de Finances 2008 et qui étaient en faveur du tissu économique.