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La Chambre des conseillers approuve la première partie du projet de loi de finances 2013 Nizar Baraka : Le PLF 2013 procède d'une vision globale pour un développement solidaire
Chambre des conseillers, réunie en séance plénière lundi soir, a approuvé la première partie du projet de loi de finances 2013, par 52 voix pour, 46 contre et l'abstention d'un conseiller, du groupe de l'Union marocaine du travail. Auparavant, le ministre de l'Economie et des finances, Nizar Baraka, a souligné devant la Chambre que le projet de budget s'inspire d'un modèle de croissance fondé sur une vision globale de développement solidaire dans une logique de stabilité et de maitrise des équilibres macro-économiques. Il s'agit d'encourager et de consolider les investissements publics et privés créateurs d'emplois tout en appuyant les petites et moyennes entreprises, d'améliorer la compétitivité de l'économie nationale afin de renforcer sa productivité et de diversifier le produit exportable, et enfin de consolider les mécanismes de la solidarité nationale et sectorielle tout en protégeant le pouvoir d'achat et en renforçant le ciblage des franges et des régions défavorisées dans le cadre des politiques publiques, a dit le ministre. Il a rappelé que le gouvernement s'était déclaré, il y a plusieurs mois, contre l'austérité radicale et les dépenses irrationnelles, tout en élaborant un modèle entre les deux visions qui adopte les avantages des pratiques en vigueur dans plusieurs pays. M. Baraka a, par ailleurs, souligné que le PLF 2013 a érigé en priorité le soutien aux investissements industriels, selon une évaluation objective de la stratégie adoptée, et ce à travers une enveloppe de 590 millions de Dirhams destinée au renforcement des Métiers mondiaux du Maroc (l'automobile, l'aéronautique et l'offshoring), au développement de nouveaux secteurs industriels ayant une forte valeur ajoutée (industries chimiques et para-chimiques, et industries pharmaceutiques), et à l'encouragement de l'intégration industrielle et sa généralisation à d'autres secteurs tels que les chemins de fer et les énergies renouvelables, ainsi que la mise en place de centres de formation spécialisés et la réduction des coûts de production. Le responsable a également indiqué que le gouvernement s'attellera, parallèlement au développement du secteur industriel, à faciliter l'accès du produit national au marché international, à travers un soutien aux entreprises exportatrices vers les pays arabes et africains. Le gouvernement oeuvre aussi à renforcer les relations avec les partenaires économiques du Maroc en assurant une exploitation maximale des accords de libre-échange avec l'Union européenne et les Etats-Unis, a souligné M. Baraka, ajoutant qu'une enveloppe d'environ 200 millions de Dirhams sera consacrée à la mise en oeuvre des contrats de développement des exportations. Le gouvernement devrait, dans le cadre de la lutte contre l'économie de rente, créer un impôt sur la vente des sables, a dit le ministre, ajoutant que la vision de l'Exécutif consiste également en la mise en oeuvre du nouveau système régissant les marchés publics conformément aux principes de la liberté d'accès aux appels d'offre publics et de l'égalité des soumissionnaires, le renforcement des compétences du Conseil de la concurrence et son rôle dans le consécration de la transparence et de la compétitivité, et la refonte du secteur des transports à travers l'adoption des appels d'offre et des cahiers des charges. (MAP) AR---Trad. LC. La majorité vante le modèle de développement solidaire, l'opposition en critique le caractère limité Par ailleurs, le modèle de développement solidaire prôné par le gouvernement, dans le cadre du projet de loi de finances 2013, a suscité lundi un vif débat entre les groupes de la majorité et de l'opposition au sein de la Chambre des conseillers, au cours de la séance plénière de discussion de ce texte. Les députés de la majorité ont souligné l'importance du projet de budget qui s'articule sur la réalisation d'une croissance solidaire couplée à la maitrise des équilibres macro-économiques, tandis que l'opposition a reproché à l'Exécutif de promouvoir un modèle de croissance à caractère limité». Dans ce cadre, le président du groupe istiqlalien pour l'Unité et l'égalitarisme, Mohamed Al Ansari a affirmé que le gouvernement œuvre à développer «un modèle optimal pour un exercice exceptionnel», en maitrisant la tendance haussière de la facture pétrolière et la recrudescence du déficit commercial. Les projections sous-tendant le projet de loi de finances en termes de taux de croissance, d'inflation et de déficit restent «réalisables» et traduisent l'approche «réaliste» adoptée par l'Exécutif dans la gestion de la chose publique, a-t-il fait valoir. Pour le président du groupe Haraki, Abdelhamid Saâdaoui le projet fait la part belle à la promotion de l'investissement public et privé, au développement des petites et moyennes entreprises (PME), à l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale et à la consolidation des mécanismes de solidarité sociale et spatiale, tout en préservant le pouvoir d'achat des citoyens. L'autre choix fait par l'exécutif dans la mise au point de ce texte de loi met l'accent sur la croissance solidaire et la maitrise des équilibres macro-économiques, a-t-il ajouté. Même son de cloche chez le président du groupe de l'Alliance socialiste, Abdelatif Ouamou qui s'est félicité de «la démarche solidaire d'un projet de loi favorisant l'appui aux catégories démunies et au monde rural à travers des fonds de solidarité et de cohésion sociale». Toutefois, le président du groupe de l'Authenticité et de la modernité, Abdelhakim Benchemas, a relevé le «caractère limité du modèle de croissance» dont s'inspire le présent projet de budget, qui mise principalement sur la demande intérieure. «Ce projet risquerait de se heurter à des difficultés de financement susceptibles d'en entamer la viabilité», a-t-il estimé. Cet avis a été partagé par le groupe du RNI, pour qui le budget reste loin de préconiser un modèle de développement novateur, tant la structure du budget et ses orientations «reproduisent les précédentes lois de finances et manquent de ce fait clairement de visibilité». Les projections à la base du nouveau projet de loi de finances «pèchent par excès d'optimisme, combiné aux mesures improvisées du gouvernement dans le domaine fiscal», a déploré Taoufik Kamil, président du groupe. Pour sa part, le chef du groupe socialiste, Mohamed Alami a pointé du doigt «la fragilité» des prévisions de la loi de finances, dans une conjoncture économique défavorable au niveau national, eu égard à la démarche de gestion proposée par le gouvernement et aux retombées de la crise mondiale. «Nous attendions un projet de budget plus innovant», a-t-il lancé, «mais nous constatons la continuité de la même gestion budgétaire que nous critiquons depuis des années». D'après le groupe de l'Union marocaine du travail (UMT), le présent projet «ne répond pas aux attentes de la classe ouvrière et des salariés et n'honore pas les engagements du gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux».