C'est par 52 voix pour, 46 contre et une abstention d'un conseiller que la Chambre des conseillers, réunie en séance plénière lundi soir, a approuvé la première partie du projet de loi de Finances 2013. Et le débat a été vif entre les groupes de la majorité et de l'opposition au sein de la Chambre des conseillers, au cours de la séance plénière de discussion de ce texte, lundi matin. Ainsi selon les députés de la majorité, ce projet de budget s'articule sur la réalisation d'une croissance solidaire couplée à la maîtrise des équilibres macroéconomiques. «Le gouvernement œuvre à développer un modèle optimal pour un exercice exceptionnel, en maîtrisant la tendance haussière de la facture pétrolière et la recrudescence du déficit commercial», a affirmé dans ce cadre Mohamed Al Ansari, président du groupe istiqlalien pour l'Unité et l'égalitarisme. Les projections sous-tendant le projet de loi de Finances en termes de taux de croissance, d'inflation et de déficit restent «réalisables» et traduisent l'approche «réaliste» adoptée par l'Exécutif dans la gestion de la chose publique, a-t-il fait valoir. Pour Abdelhamid Saâdaoui, président du groupe haraki, le projet fait la part belle à la promotion de l'investissement public et privé, au développement des petites et moyennes entreprises (PME), à l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale et à la consolidation des mécanismes de solidarité sociale et spatiale, tout en préservant le pouvoir d'achat des citoyens. De son côté, l'opposition a reproché à l'Exécutif de promouvoir un modèle de croissance à caractère limité, «qui mise principalement sur la demande intérieure», a déclaré Abdelhakim Benchemas, président du groupe de l'Authenticité et de la modernité. «Ce projet risquerait de se heurter à des difficultés de financement susceptibles d'en entamer la viabilité», a-t-il estimé. Cet avis a été partagé par le groupe du RNI, pour qui le budget reste loin de préconiser un modèle de développement novateur, tant la structure du budget et ses orientations «reproduisent les précédentes lois de Finances et manquent de ce fait clairement de visibilité». Les projections à la base du nouveau projet de loi de Finances «pèchent par excès d'optimisme, combiné aux mesures improvisées du gouvernement dans le domaine fiscal», a déploré Taoufik Kamil, président du groupe. Par ailleurs, c'est hier à l'heure où nous mettions sous presse que devait être votée la deuxième partie de ce projet de budget.