Un café littéraire est un lieu de réunion où l'on parle de culture, on échange des idées, on écoute des extraits de livres lus, on assiste à des spectacles érudits tout en dégustant un café ou autre boisson. La ville de Khouribga vient d'avoir son premier café littéraire organisé par l'Association Chouala de l'Education et de la Culture (ACEC) autour de « L'image visuelle chez Farqzaid » et auquel furent invités les férus de la culture et les passionnés par la portée dionysiaque de l'image et surtout par la pensée barthésienne sur l'image. Bouchta Farqzaid, professeur universitaire à la faculté des Sciences Humaines le Sultan Moulay Slimane de Béni Mellal, est autodidacte et avait obtenu son baccalauréat libre en 1983 et après des études universitaires au Maroc, il avait présenté sa thèse de doctorat à la Sorbonne. Membre du ciné-club de Khouribga, de l'Association Marocaine des Critiques de Cinéma, de la Fédération Africaine des Critiques et de la Fondation du Festival du Cinéma Africain de Khouribga, il a écrit des dizaines d'articles sur l'image, le cinéma et la critique. Farqzaid a publié aussi des ouvrages dont : « L'image chez Roland Barthes » « Essais critiques II : Cinéma marocain » « Le cinéma de Moumen Smihi : passion pour la recherche et fécondité de la théorisation. « Le cinéma d'Ahmed El Maanouni » « L'œuvre cinématographique de Farid Belyazid » « La culture populaire dans le cinéma marocain » Ainsi, ce café littéraire, pour débattre de l'omniprésence barthésienne dans les ouvrages de Farqzaid, fut animé par Amer Cherki, un passionné de l'empire de l'image et un fervent cinéphile et critique de cinéma. Et Amer Cherki, avec l'aisance et pertinence qu'on lui connait, a su dégager, à travers l'univers barthésien disséqué par Farqzaid et sa vision critique de l'image visuelle, l'esthétique, la philosophie, la sémiologie, le romanesque de l'image, source de plaisir et de beauté universelle. Amer cherki a donc vu dans Farqzaid, un critique qui maitrise les rouages et l'impact du langage iconique et les maillons invisibles de l'image, un critique qui a tout bravé pour se faire une place dans un domaine monopolisé par une élite et s'investir en force dans un domaine difficile à pénétrer. Pour Farqzaid, on doit dissocier entre « parler du film » et « parler le film » et tous les films ne sont pas du cinéma. En critique prudent et méticuleux, Farqzaid n'aborde pas tous les films de la même manière et parfois, il cherche un dénominateur commun à plusieurs films, mais Amer trouve qu'il a toujours cherché des termes générateurs. Enfin, Amer Cherki, pour illustrer cette complicité Farqzaid – Barthes, a cité Renoir quand il avait dit : « Quitte à choisir des maitres, il faut les choisir grands ». En général, cette initiative de l'ACEC d'organiser un café littéraire dans la capitale du phosphate où le besoin d'activités culturelles se fait très pressant, a été vivement saluée et elle mérite d'être réitérée à tous les niveaux. Merci à Farqzaid, merci à Amer et merci à l'ACEC !