Le Haut commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération vient de publier un nouvel ouvrage "La plus longue matinée d'Oued Zem 20 août 1955" dédié à tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour l'indépendance et la souveraineté nationale. L'auteur de l'ouvrage, Mohamed Cherif, voulait en faire à la fois un livre qui rappelle l'histoire glorieuse du Royaume dans sa quête d'indépendance et consacre le devoir de la mémoire et surtout une histoire romancée parsemée de vers poétiques chantant l'âme des martyrs. Tout au long de 112 pages, Mohamed Cherif tente de réhabiliter l'histoire et remémorer cet épisode dramatique d'Oued Zem qui, à l'instar d'autres villes marocaines (Marrakech, Nador, Oujda, Khouribga), fut le théâtre d'un soulèvement populaire contre le protectorat en réaction à l'exil de feu SM Mohammed V et Sa famille, une révolte qui fut réprimée dans le sang. S'inscrivant dans le cadre des efforts visant à faire connaître et valoriser l'histoire de la lutte nationale pour la libération du pays du joug colonial, cette publication vient enrichir la collection d'ouvrages édités par le Haut commissariat pour mettre en exergue le rôle important joué à cet époque par les villes et villages du Royaume dans le combat mené par le peuple marocain et son Roi pour le recouvrement de la liberté et de l'indépendance. Lors de la présentation de cet ouvrage, le Haut commissaire, El Mostafa El Ktiri, a souligné que la "journée du 20 août 1955 qu'a vécue cette ville embrasée - Oued Zem -, cette ville martyre, est demeurée ancrée dans les annales de la lutte nationale pour la libération du pays et le rétablissement de la légitimité historique par le retour du souverain de son exil forcé". Selon M. Ktiri, "la plus longue matinée d'Oued zem 20 août 1955" ne relate pas seulement les faits historiques ayant marqué ce +Petit Paris+ comme se plaisait à l'appeler la communauté européenne qui y vivait, mais se lance aussi dans la description de la ville, des communautés juive et arabe qui y cohabitaient en parfaite symbiose, et du commerce florissant dans cette ville, le tout illustré de photos de l'époque. L'écrit, publié aux éditions et impression Bouregreg, présente également des récits de personnes ordinaires et des scènes dramatiques qui témoignent du courage, de la bravoure et de la fierté des Marocains, décrivant avec détails minutieux des personnages ayant marqué l'Histoire de la résistance marocaine. Pour Mohamed Cherif, "réhabiliter l'histoire, faire émerger de l'oubli cet épisode tragique, forcément sans gaieté de cœur, à la fois succinct et éternel de par son temps et son ampleur, est un minimum de justice et un devoir humain, à plus forte raison puisqu'il s'agit de la seconde mère, la ville natale", lit-on dans la préface de son livre. Natif de la ville de Oued Zem, M. Cherif eut une scolarité primaire partagée entre sa ville natale (1946-1949) et la ville Fquih Ben Salah (1949-1954). Après avoir obtenu le brevet, il passa une année au lycée Ibn Khaldoun à El Jadida où il acheva le cours culturel pour se lancer dans une vie professionnelle dans le service public jusqu'à 1992, date à laquelle il obtint sa retraite.