En matière de blanchiment d'argent dans le monde, une nouvelle étude de Global Financial Integrity (GFI) place le Maroc à la 45ème position sur une liste de 143 pays. La première place revient à la Chine avec un montant de 420 milliards, suivie du Mexique avec 47,6 milliards en moyenne (476 milliards cumulés), la Malaisie 28,5 milliards de dollars (285 milliards cumulés), l'Arabie Saoudite 21 milliards en moyenne (210 milliards cumulés), la Russie 15,2 milliards en moyenne (152 milliards cumulés) et les Philippines 13,8 milliards en moyenne (138 milliards cumulés). Dans son précédent rapport, faut-il le rappeler, GFI avait classé le Maroc à la sixième position mondiale des pays exportateurs d'argent illégal, avec une perte de 13,3 milliards de dollars entre 2000 et 2008, soit une moyenne de 1,66 milliard par an. Selon Global Financial Integrity (GFI), 41 milliards de dollars auraient quitté le Royaume entre 1970 et 2008, soit de quoi construire 10.000 km d'autoroutes ou d'éponger la totalité de la dette du Royaume. Entre 1992 et 1999, 96 milliards de dirhams s'étaient évaporés dans la nature, pour être placés sur des comptes à l'étranger ou dans des paradis fiscaux. Ces transferts illicites avaient gangrené l'économie marocaine dans les années 1990, avant d'observer une trêve au début du troisième millénaire. En 2005, 2006 et 2007, 8,5 milliards de dollars avaient quitté le Royaume. Ceci dit, le fléau de fuite de capitaux est en baisse au Maroc. GFI souligne aussi, dans cette nouvelle étude, publiée le 17 courant, que le crime, la corruption et l'évasion fiscale ont coûté aux pays en développement en 2010 un total de 858,8 milliards de dollars, en augmentation de 10% par rapport à l'année précédente. Sur la période 2001-2010, poursuit la même source, le monde en développement a perdu un total de 5,86 milliards de dollars. GFI, une association américaine basée à Washington, note, en outre, que le monde en développement a perdu, sur la période 2001 à 2010, un total de 5,86 milliards de dollars. « Cela a des conséquences très importantes pour les économies en développement», explique Mme Freitas, un co-auteur du rapport. «Les pays pauvres ont perdu près d'un billion de dollars qui auraient pu être utilisés pour investir dans la santé, l'éducation et l'infrastructure. C'est presque un billion de dollars qui auraient pu être utilisés pour sortir les gens de la pauvreté et sauver des vies ». « Des sommes astronomiques d'argent sale continuent à circuler dans les pays en développement et les paradis fiscaux offshore et les banques des pays développés. Quelle que soit la méthode employée, le résultat est clair : les économies en développement enregistrent une hémorragie financière de plus en plus importante à un moment où les pays riches et pauvres se battent pour relancer leur croissance économique. Ce rapport doit être un appel aux dirigeants du monde sur le fait qu'ils doivent en faire plus pour arrêter ces sorties d'argent nuisibles », déclare le directeur du GFI, Raymond Baker. « Alors que les pays en développement commencent à relâcher leur contrôle des capitaux, la possibilité existe que la méthodologie utilisée dans les rapports précédents du GFI - connue comme la méthode résiduelle de la Banque mondiale - pourrait de plus en plus épingler des flux de capitaux licites », souligne le rapport. « La méthodologie présentée dans ce rapport - la méthode «argent chaud»- s'assure que tous les flux de capitaux dénoncés sont strictement illicites mais pourrait omettre certains flux financiers illicites détectés par la méthodologie précédente », ajoute-t-il. Pour réduire la circulation illicite d'argent, Global Financial Integrity recommande un certain nombre de mesures. D'abord, il faut accroître la transparence du système financier international comme moyen de limiter les flux financiers illicites. Les auteurs du rapport recommandent également l'application rigoureuse des réglementations en matière de blanchiment d'argent.