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La mission du FMI rend son verdict après ses consultations au Maroc Orientation budgétaire “appropriée" du projet de loi de finances de 2013
“La viabilité des finances publiques passe par la mise en œuvre des réformes structurelles"
Une plus grande flexibilité du taux de change s'impose pour soutenir la compétitivité «La solidité des fondamentaux économiques du Maroc et les politiques globalement saines qu'il a mises en œuvre ont contribué, au fil des ans, à de robustes résultats macroéconomiques. Grâce à ces atouts, le pays a bénéficié, en août dernier, d'un accord au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL), dont le but est d'offrir une assurance contre les chocs exogènes. La LPL a en outre contribué à rehausser la confiance des marchés, ainsi qu'en témoigne la réduction des écarts des contrats sur risque de défaut (CDS) en août dernier», a indiqué lundi à Rabat, Jean-François Dauphin qui a dirigé une mission du Fonds monétaire international (FMI) au Maroc. Menée avec les autorités marocaines, cette mission entre dans le cadre des consultations de 2012 au titre de l'article IV des statuts du FMI et dans le cadre aussi de la première revue de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL). Pour simple rappel, le Conseil d'administration du FMI avait approuvé en août 2012 un accord de 24 mois au titre de cette LPL d'un montant équivalant à 4.1 milliards de DTS, soit l'équivalent de 6,2 milliards de dollars et 700 % de la quote-part. Au terme de sa visite, la mission du FMI qui a aussi rencontré des représentants du secteur privé et de la société civile, a rendu publique une déclaration qui met l'accent sur un certain nombre de points. Aussi, il est précisé que «les solides résultats enregistrés par le Maroc ont été mis à l'épreuve par la détérioration de la situation économique en Europe, le renchérissement du pétrole et des produits alimentaires et, en 2012, par une production agricole inférieure à la moyenne. La croissance du PIB devrait ralentir en 2012 à environ 3 %, même si la croissance hors agriculture se maintiendrait à 4,5%. Le déficit des transactions courantes devrait dépasser 8% du PIB, bien que les réserves se soient stabilisées à environ 4 mois d'importations». Parallèlement, «la confiance des marchés s'est confirmée en décembre avec l'émission réussie d'obligations souveraines pour 1,5 milliards de dollars, dont un tiers à une maturité de 30 ans. Ce qui fait que le déficit budgétaire devrait diminuer pour se rapprocher de 6% du PIB et ce, grâce aussi à l'ajustement en juin des prix des produits subventionnés». Par ailleurs, l'inflation devrait rester faible, à 1,3% en 2012, malgré ces augmentations de prix. Toujours est-il, précise-t-on du coté du FMI, qu'à près de 9%, le taux de chômage est certes stable, mais demeure particulièrement élevé chez les jeunes. Ce qui fait qu'eu égard aussi à une éventuelle détérioration supplémentaire de l'environnement international, «le programme des autorités marocaines afférent aux mesures structurelles destinées à renforcer la compétitivité, la croissance potentielle et l'emploi, un rééquilibrage des finances publiques, et des politiques monétaires et financières prudentes, demeure approprié. Et il devient de plus en plus urgent de mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour que le Maroc puisse maintenir sa performance face à un environnement extérieur difficile », indiquent les experts du FMI en ajoutant que «le maintien de la viabilité des finances publiques à moyen terme reste une priorité. L'orientation budgétaire du projet de loi de finances de 2013 est appropriée. Toutefois, la viabilité des finances publiques à moyen terme passe par la mise en oeuvre de réformes structurelles essentielles qui permettront également de dégager des marges de manoeuvre budgétaires pour améliorer la protection sociale et investir davantage dans le capital humain et dans l'infrastructure. A cet égard, la réforme du système de subventions est indispensable et urgente, car le système actuel obère les ressources budgétaires et constitue un moyen inefficace de soutien aux populations dans le besoin. La réforme du système de retraites est également urgente pour assurer sa pérennité et préserver la viabilité des finances publiques à moyen et long terme». La mission ajoute que «dans une conjoncture extérieure de plus en plus difficile, il est nécessaire de renforcer la compétitivité. Pour recueillir pleinement les fruits des efforts consentis par les autorités pour accroître la diversification des marchés et produits d'exportation et attirer davantage d'investissements directs étrangers, les réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires et l'investissement dans l'éducation et la formation sont nécessaires». A terme, selon la même source, «une plus grande flexibilité du taux de change renforcerait la contribution des réformes structurelles au soutien à la compétitivité et à l'absorption des chocs extérieurs». Par ailleurs, la mission du FMI constatant le fait que le secteur bancaire s'est montré résilient face à la crise mondiale, soutient, d'une part les efforts de Bank Al-Maghrib visant à poursuivre le renforcement de la réglementation et supervision bancaires, y compris par l'adhésion progressive aux normes de Bâle III. Et d'autre part, appelle à «la poursuite des efforts pour améliorer l'accès aux services financiers, notamment dans les régions rurales, et renforcer l'intermédiation qui contribuera à élargir l'accès au crédit, en particulier, pour les petites et moyennes entreprises et, donc à promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive».