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FMI : Un rapport des plus réconfortants sur l'économie marocaine Grâce aux politiques saines et aux capacités institutionnelles et politiques
Le programme gouvernemental a de bonnes chances de réussir
Le Maroc n'a pas de difficultés de balance des paiements et jouit de la confiance des investisseurs internationaux C'est l'un des constats les plus réconfortant que le Fonds Monétaire International vient de dresser dans son rapport rendu public en fin de semaine dernière sur la situation économique et financière du Maroc dans le cadre de la « demande d'un accord au titre de la Ligne de précaution et de liquidité » Rappelons que le FMI a, dans un communiqué daté du 3 août 2012, annoncé que son conseil d'administration avait approuvé ce jour-là un accord de 24 mois en faveur du Maroc au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), d'un montant équivalant à 4.117,4 millions de DTS (soit environ 6,21 milliards de dollars et 700 % de la quote-part). L'accès dans le cadre de l'accord durant la première année sera d'un montant équivalant à 2.352,8 millions de DTS (soit environ 3,55 milliards de dollars et 400 % de la quote-part), et l'accès cumulé durant la deuxième année s'élèvera à 6,21 milliards de dollars, avait annoncé cette institution.. La LPL permettra aux autorités de poursuivre la mise en oeuvre de leur propre programme de réformes, dont l'objectif est de promouvoir une croissance économique vigoureuse et solidaire, tout en offrant une assurance utile contre les chocs exogènes. Selon le FMI, les autorités marocaines ont fait savoir qu'elles entendent traiter ce dispositif à titre de précaution et qu'elles n'ont pas l'intention d'effectuer de tirages, à moins que le Maroc n'enregistre de véritables besoins de balance des paiements imputables à une détérioration de la conjoncture extérieure. Critères d'accès exceptionnel aux ressources du FMI Selon le rapport du FMI, la demande d'accord au titre de la LPL présentée par les autorités relève des modalités d'accès exceptionnel aux ressources du FMI. Les services du FMI estiment que le Maroc satisfait aux quatre critères pertinents : - Critère nº 1 : le pays membre est ou pourrait être exposé à des difficultés de balance des paiements effectives ou potentielles liées au compte des transactions courantes ou au compte de capital, et a besoin d'un concours financier du FMI qui dépasse les limites d'accès normales. Le Maroc n'a pas de difficultés effectives de balance des paiements. Il est cependant exposé aux risques de hausse des cours pétroliers et de turbulences économiques en Europe. Les services du FMI estiment que si le scénario de contrainte se réalisait, le besoin de financement dépasserait les limites d'accès normales. - Critère nº 2: Une analyse rigoureuse et systématique indique qu'il est fort probable que la dette publique du pays membre soit viable à moyen terme. Cependant, dans les cas où, en raison d'incertitudes considérables, il est difficile d'affirmer catégoriquement qu'il est fort probable que la dette publique du pays membre soit viable au cours de cette période, une procédure d'accès exceptionnel se justifie s'il y a un grand risque de répercussions systémiques internationales. D'après l'analyse des services du FMI, il est fort probable que la dette soit viable à moyen terme. La dette publique brute équivaut actuellement à 54,3 % du PIB et serait amenée à diminuer, sur la base de la stratégie budgétaire à moyen terme des autorités. Les tests de résistance indiquent que, face aux chocs standards, les ratios d'endettement demeureraient soutenables à moyen terme. - Critère nº 3: Le pays membre est en mesure d'avoir ou de retrouver accès aux marchés de capitaux pendant la période durant laquelle les ressources du FMI seront mises à sa disposition. En 2010, le Maroc a lancé une émission de 1 milliard d'euros à 10 ans au taux de 4,5 %. La demande de souscription a dépassé 2,3 milliards d'euros, ce qui témoigne de la confiance dont le Maroc jouit sur le marché monétaire international. A présent, les écarts des taux des obligations internationales ont légèrement augmenté et restent faibles par rapport à ceux d'autres pays émergents. Les services du FMI sont d'avis que le Maroc pourrait lancer aujourd'hui une nouvelle émission d'euro-obligations à des conditions aussi favorables. - Critère nº 4: Le programme du pays membre présente des chances raisonnables de réussite, s'agissant non seulement des plans de réformes mais aussi des capacités institutionnelles et politiques requises pour les mettre en oeuvre. Les services du FMI estiment que le programme des autorités a de bonnes chances de réussir, eu égard aux politiques saines qu'il comporte et aux capacités institutionnelles et politiques existantes pour les mettre en oeuvre. Le programme économique du Maroc, fondé sur la modération budgétaire et la détermination de la banque centrale à maintenir des politiques visant à la stabilité des prix, a de bonnes chances d'aboutir. Les autorités ont établi de bons antécédents avec des politiques macroéconomiques saines, appuyées par des institutions solides, y compris une banque centrale indépendante, et la résilience macroéconomique observée au cours de la récente crise mondiale et des bouleversements qu'a connus l'ensemble de la région MOAN depuis le début de 2011 permet de tabler avec confiance sur le maintien de bonnes politiques et de la stabilité à plus long terme. Le FMI estime que, globalement, la croissance du PIB réel devrait ralentir de 4,9 % en 2011 à 2,9 % en 2012, principalement en raison d'une mauvaise pluviométrie. Malgré la croissance atone des partenaires commerciaux avancés, la croissance du PIB non agricole ne devrait enregistrer qu'un modeste repli, de 5,0 % en 2011 à 4,7 % en 2012, car la demande intérieure continuera d'être entretenue par une augmentation des dépenses publiques productives et des conditions monétaires favorables. L'écart de production non agricole devrait rester positif en 2012. Grâce à un environnement macroéconomique stable et au vaste programme de réformes structurelles des autorités, la croissance potentielle devrait augmenter à moyen terme. Le programme des autorités vise à améliorer la compétitivité, le climat des affaires et la gouvernance, tout en appuyant les secteurs à forte valeur ajoutée. C'est ainsi que la croissance potentielle devrait passer d'une moyenne de 4,5 % durant la dernière décennie à 5,6 % d'ici 2016. Ces réformes devraient également contribuer à entretenir la bonne tenue des exportations et des entrées d'IDE. Emission internationale de titres d'État S'agissan des perspectives du secteur extérieur, le FMI estime que le déficit courant devrait diminuer de 8 % du PIB en 2011 à 7,4 % en 2012, puis s'améliorer davantage à moyen terme. Les récentes mesures de resserrement de la politique budgétaire et le repli des cours internationaux du brut, conjugués à l'augmentation en volume des exportations de phosphates et de produits dérivés, à la production des nouvelles usines destinées à l'exportation, et au rebond saisonnier des recettes du tourisme, devraient contribuer à stabiliser les réserves de change au second semestre 2012. Par ailleurs, l'émission internationale de titres d'État attendue à l'automne pourrait permettre de dégager une marge supplémentaire. À moyen terme, la réalisation de nouveaux projets industriels et l'assainissement prévu des finances publiques aideront à réduire le déficit courant rapporté au PIB de près de 3 points de pourcentage durant les deux prochaines années. L'IDE devrait également s'accroître avec l'exécution de plusieurs projets de grande envergure dans le tourisme, l'énergie, l'automobile et l'aéronautique, témoignant de l'environnement propice qu'offre le Maroc aux IDE. Concernant la politique budgétaire, le Fonds rappelle que e gouvernement a augmenté les prix administrés de plusieurs produits énergétiques en juin afin de limiter l'impact de la montée des cours du pétrole sur les dépenses de subventions, et de ramener le déficit budgétaire de 6,9 % du PIB en 2011 à 6,1 % en 2012. L'augmentation des prix des produits énergétiques contribue à la réduction du déficit budgétaire de 0,6 % du PIB en 2012. Le gouvernement entend continuer à comprimer le déficit budgétaire à 5,3 % en 2013, grâce notamment à l'impact en année pleine de ces mesures. Les recettes fiscales devraient globalement rester stables en pourcentage du PIB, grâce à une amélioration des contrôles et du suivi. Les dépenses courantes non essentielles continueront d'être maîtrisées pour compenser une augmentation de la masse salariale d'environ 1/4 % du PIB liée au renforcement des effectifs dans les domaines prioritaires de la santé, de l'éducation, de la sécurité et de la défense, et l'effet sur l'ensemble de l'année des augmentations salariales de mai 2011. À compter de 2013, la masse salariale rapportée au PIB devrait diminuer du fait de la mise en oeuvre d'un meilleur système de contrôle et de suivi des dépenses et de la stabilisation des effectifs. Les dépenses d'investissement public devraient également augmenter d'environ 1/2 % du PIB, en 2012 et 2013, afin d'améliorer les infrastructures de base, et seront complétées par un important effort d'investissement des principales entreprises publiques, ce qui permettra de soutenir la demande intérieure. Nous donnerons dans notre supplément économique de mercredi de plus amples détails sur l'analyse du FMI portant sur la situation économique et financière du Maroc contenue dans ce rapport.